Voir la source de Mercredi 16 février 1881 (B)

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__NOTOC__
<span class="letter-subtitle">Lettre de Marie Mertzdorff (épouse de Marcel de Fréville) (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)</span>

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Paris 16 Février 1880.

Mon cher Papa,

C’est aujourd’hui que nous dînons au [[Paris : Jardin des Plantes, Jardin du roi|Jardin]] et que je vois tout mon monde réuni, malheureusement tu ne seras pas au milieu de nous et je veux tant bien que mal me dédommager en ce moment. Après t’avoir bien embrassé je vais de suite te parler affaires : Marcel<ref>Marcel de [[Fréville, Marcel de (1851-1912) et sa famille|Fréville]], époux de Marie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref> a été dès Lundi matin au ministère pour s’occuper de M<sup>me </sup>[[Bobé, Louis (vers 1808-1878), son épouse et ses filles|Bobé]]<ref>Marguerite Madeleine Wiss, veuve de Louis [[Bobé, Louis (vers 1808-1878), son épouse et ses filles|Bobé]].</ref> et après avoir fait diverses recherches il a constaté que la demande avait passé à la commission le <u>19 Novembre dernier</u> et qu’elle avait été rejetée. On pourrait donc encore attendre longtemps. Quelle bêtise ces pauvres femmes ont faite de ne pas vouloir remettre leurs pièces à toi et par conséquent à Marcel au lieu de les faire passer comme elles l’ont voulu par je ne sais quel petit employé ! M<sup>arcel</sup> aurait pu écrire un mot à M. [[Gilbert-Boucher, Charles (1819-1886)|G. Boucher]]<ref>Charles [[Gilbert-Boucher, Charles (1819-1886)|Gilbert-Boucher]].</ref> qui a toujours été très bienveillant pour lui, et surtout recommander la demande aux rapporteurs qui sont des auditeurs de la [[La Cour des comptes|Cour]] et du Conseil d’État qu’il connaît parfaitement. Tout est fini maintenant et les chances de salut sont perdues. Marcel cependant est tout disposé à refaire des démarches et à tâcher qu’on revienne sur la décision et qu’on examine de nouveau les pièces ; mais il me semble que tout cela sera de la peine perdue, ces M<sup>essieurs</sup> sont assez accablés de solliciteurs pour n’avoir pas envie d’en ressusciter du passé, ce qui est fait est fait, et je suis convaincue que Marcel va se donner bien du mal pour n’arriver à rien ; quel est ton avis ? Faut-il se remuer encore ?

J’ai fait hier une longue visite à tante<ref>Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], épouse d’Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref> et surtout à Émilie<ref>Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], sœur de Marie.</ref> car je suis restée avec cette dernière pendant que pauvre tante recevait ses visites. J’ai trouvé ma petite sœur avec une mine superbe, rayonnante de santé et de gaieté, tout entourée des fleurs et des petits souvenirs offerts à ses 20 ans. Elle s’était beaucoup amusée la veille au soir à voir des jongleurs chez M<sup>me </sup>[[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Mangon]]<ref>Noëlie [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]], épouse d’Hervé Mangon.</ref> et s’apprêtait à aller hier voir Michel Strogoff<ref>''Michel Strogoff'', roman de Jules Verne paru en 1876, qu’il monte en 1880 avec le dramaturge Adolphe d'Ennery pour la scène.</ref>, toujours en l’honneur du 14 Février. Demain elle a encore une soirée et enfin la semaine prochaine un grand bal chez M<sup>me </sup>[[Gaudry, Albert (1827-1908) et son épouse Isabelle Hittorff (1832-1889)|Gaudry]]<ref>Isabelle Hittorff, épouse d’Albert [[Gaudry, Albert (1827-1908) et son épouse Isabelle Hittorff (1832-1889)|Gaudry]].</ref>. Tante heureusem<sup>ent</sup> ne va pas trop mal et nous persuade que toutes ces sorties du soir ne la fatiguent pas trop, elle est si contente de faire plaisir à Émilie ! puis ensuite ce sera à mon tour de l’absorber et de la fatiguer d’une autre manière. Sais-tu Père chéri qu’il va arriver bientôt ce petit enfant tant désiré<ref>Jeanne de [[Fréville, Marcel de (1851-1912) et sa famille|Fréville]] naîtra le 19 mars 1881.</ref> ! Dans 15 jours n<sup>ous</sup> l’attendrons d’un jour à l’autre et 15 jours sont bien vite passés. Marcel voudrait que la sœur vienne coucher à partir du 1<sup>er</sup> ou du 2 Mars afin de pouvoir continuer à dormir tranquille. En attendant je me porte à merveille ; je suis pleine de force et j’ai une mine superbe. Je profite de cette parfaite santé pour ranger ma maison et tout préparer pour l’arrivée de bébé. Maintenant que le moment approche je ne parle plus ni de garçon ni de fille j’attends de savoir ce que le bon Dieu m’enverra.

Adieu, mon cher petit Papa, je t’embrasse de tout mon cœur comme je t’aime. Décidément tu ne veux pas venir un peu d’avance ?<br />
ta fille<br />
Marie
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original
{{Lettre 
      |id=1881-011 
      |sous-titre=Lettre de Marie Mertzdorff (épouse de Marcel de Fréville) (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) 
      |signataires=Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville) 
      |destinataires=Mertzdorff (Charles) 
      |date de rédaction=16 février 1881 
      |personnes citées=Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Dumas (Noëlie – épouse Mangon);Fréville (Marcel de);Bobé (famille);Hittorff (Isabelle – épouse Gaudry);Wiss (Marguerite Madeleine – épouse Bobé);Fréville (Jeanne de – épouse du Cauzé de Nazelle);Gilbert-Boucher (Charles) 
      |lieux cités=Paris;Vieux-Thann 
      }}