Voir la source de Mardi 20 juillet 1875

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__NOTOC__
<span class="letter-subtitle">Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)</span>


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Paris le 20 Juillet 1875

Mon père chéri,

Combien je te remercie de [[Samedi 17 et dimanche 18 juillet 1875|ta bonne lettre]] tu es vraiment bien bon de nous écrire ainsi, mais ce qui nous a fait bien moins plaisir cela a été d’apprendre le départ d’oncle Georges<sup><ref>Georges [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]].</ref></sup> tu sais, petit père, que nous te voulons bon gré mal gré pour <u>tout</u> notre séjour à Port<sup><ref>[[Port-en-Bessin (Calvados)|Port-en-Bessin]].</ref></sup> songe bien que voilà 3 mois entiers que tu nous as quittés et que nous avons le plus grand besoin de te revoir ; ce serait gentil des filles<sup><ref>Marie et sa sœur Émilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> qui ne connaîtraient même plus leur père ! Nous nous réjouissons excessivement pour ce départ et nous voyons avec bonheur le jour qui s’en rapproche beaucoup, nous ne savons encore si nous partirons le 31 ou le 1<sup>er</sup> je pense que c’est cependant ce dernier jour qui l’emportera. Tante<sup><ref>Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], épouse d’Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref></sup> a préparé hier et aujourd’hui plusieurs caisses qu’elle va expédier par la petite vitesse ainsi que le fourneau.

Je n’ai rien de bien intéressant à te dire depuis [[Samedi 17 juillet 1875|notre dernière lettre]] écrite Samedi je crois ; Dimanche nous avons été à la grand’messe puis chez tante Louise<sup><ref>Louise [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]], veuve de Daniel [[Pavet de Courteille, Daniel (1828-1870) et ses proches|Pavet de Courteille]].</ref></sup>. A 1<sup>h</sup> nous avons été avec oncle, tante<sup><ref>Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]] et son épouse Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup>, Marthe<sup><ref>Marthe [[Pavet de Courteille, Daniel (1828-1870) et ses proches|Pavet de Courteille]].</ref></sup> et Jeanne [[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]] au laboratoire où nous avons lavé Krabe<sup><ref>Krabe, le chien Alphonse d’[[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref></sup> (opération qui est souvent utile) puis avec le reste de son savon nous avons voulu faire des bulles mais malgré tous nos efforts nous avons très-mal réussi, tandis que Dimanche dernier elles étaient splendides. A quoi cela tient-il ? A 4<sup>h</sup> M<sup>me</sup> [[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]]<sup><ref>Catherine Simonis, épouse d’Edouard [[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]].</ref></sup> est venue et nous avons été toutes ensemble au bain qui je t’assure était exquis. Émilie commence à se jeter pas mal mais toujours du trapèze ; quant à moi je me borne à nager dans tous les sens mais je ne saute pas. Malheureusement le courant est tellement fort cette année qu’il m’est impossible de le remonter et Émilie et Jeanne n’y arrivent qu’avec des efforts inouïs quand elles y arrivent.

Hier Lundi nous avions l’intention de nous mettre à travailler pour terminer nos devoirs, car M<sup>lle</sup> [[Bosvy, Marguerite Geneviève (1845-1900)|Bosvy]] venait dans la journée. Mais voilà qu’en prenant notre café oncle nous dit qu’il va avant le déjeuner aller du côté de l’hôtel de ville acheter de la poudre purgative pour Krabe et il nous offre de l’accompagner. La tentation était bien grande aussi n’avons-nous pas su y résister. Nous avons bien vite passé nos robes pendant qu’oncle allait au laboratoire faire manger les petits pigeons car je ne sais si nous t’avons dit qu’il y en a 2 jeunes qu’oncle élève dans sa couveuse. Nous sommes ensuite parties avec oncle pour nos courses et nous avons même acheté en plus un peigne de 9 sous toujours pour le même personnage et une canne p<sup>our</sup> la chasse aux rats.

Il faisait un temps splendide aussi cette petite course nous a-t-elle été fort agréable. Après le déjeuner nous avons rattrapé le temps perdu et nous avions cependant fini tous nos devoirs pour midi.

Après ma leçon j’ai aidé tante à faire ses caisses puis nous devions aller à 4<sup>h</sup> au bain froid mais voilà que juste au moment de partir un orage éclate et la pluie a tombé à flots jusqu’à six heures ; et nous avons dû nous contenter d’aller seulement jusqu’à la douche. Aujourd’hui je n’ai pas fait grand’chose. J’ai commencé par me lever fort tard, puis j’ai fait mon piano que je n’avais pas étudié hier. Après le déjeuner M<sup>lle</sup> [[Poggi, Mlle|Poggi]] est venue, tante m’a peignée à fond (puisque je te dis tous les détails) car en ce moment-ci mes cheveux tombent d’une façon horrible. Puis nous avons été chez tante Louise où déjeunaient M<sup>lles</sup> [[Duquenne, Auguste Eugène Jean Baptiste (1799-1878) et ses descendants|Viollet]] et [[Bosvy, Marguerite Geneviève (1845-1900)|Bosvy]] malheureusement cette dernière a été obligée de partir aussitôt notre arrivée car elle avait une leçon ; par contre M<sup>lle</sup> [[Duquenne, Auguste Eugène Jean Baptiste (1799-1878) et ses descendants|Viollet]] est restée jusqu’à 3<sup>h</sup>. Nous rentrons à l’instant je vais travailler un peu pendant que tante est allée voir bonne-maman<sup><ref>Jeanne [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]], épouse de Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup> puis nous irons probablement au bain.

A revoir donc mon petit papa bien aimé je t’embrasse de toutes mes forces et à bientôt. Que ce sera donc bon de se revoir !

Ta fille qui t’aime

Marie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]]
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original
{{Lettre 
      |id=1875-62 
      |sous-titre=Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) 
      |signataires=Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville) 
      |destinataires=Mertzdorff (Charles) 
      |date de rédaction=20 juillet 1875 
      |personnes citées=Target (Jeanne – épouse Desnoyers);Milne-Edwards (Alphonse);Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards);Heuchel (Georges);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Pavet de Courteille (Marthe – épouse Dumas);Brongniart (Jeanne – épouse Cornu);Simonis Empis (Catherine – épouse Brongniart);Milne-Edwards (Louise – épouse Pavet de Courteille);Poggi (Mlle);Bosvy (Marguerite Geneviève);Viollet (Mlle) 
      |lieux cités=Paris;Vieux-Thann 
      }}