Voir la source de Mardi 17 juin 1794, 29 prairial an II

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__NOTOC__
<span class="letter-subtitle">Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)</span>

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N° 67

an deux de la république, Rouen du 29 Prairial

Maman,

J'ai vu passer ce matin le citoyen [[Lapostolle, Alexandre Ferdinand Léonce (1749-1831)|Lapostolle]], apothicaire, je l'ai arrêté, il veut bien se charger de celle-ci ; mais il part ce soir, et je n'ai qu'un quart d’heure à moi, il m'a détaillé les causes et les suites de l'événement arrivé à Duméril<ref>Jean Charles Antoine, dit Duméril, frère d’André Marie Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref>, il était au courant, à ce qu'il me paraît, et m'a beaucoup tranquillisé. Je ne me rappelle pas très bien si j'ai répondu à votre dernière. Depuis celle que vous avez dû recevoir de moi, je suis toujours chez la citoyenne [[Thillaye (famille)|Thillaye]]<ref>Mme Platel, veuve Jacques François René [[Thillaye (famille)|Thillaye]].</ref> c'est-à-dire, je ne suis pas encore logé à l'hospice. Je vous avoue que ne suis pas pressé parce qu'il m'est impossible de me procurer une pension. Les vivres sont ici d'une rareté et d'un prix extraordinaire, si cela dure, mon traitement ne suffirait pas à ma pension. Les dépenses que m'a occasionnées la place que j'occupe pour mon vêtement ont monté bien plus haut que je n'eus pensé, mais ma foi, quoiqu'avec économie, nous n'avons pu faire autrement. Ma redingote est de drap, elle me servira l'hiver comme l'été, et je suis très proprement vêtu.

Il m'a été offert avant-hier une commission de l'agence du district, pour l'administration du salpêtre. Si je n'eus pas été fonctionnaire, il m'eût été fort agréable de voyager et de gagner de l'argent. Je ne le pouvais pas, j'ai refusé. On va établir ici des hôpitaux militaires, déjà tout est préparé. Si ma place n'était pas aussi instructive, C'eût été une occasion de me placer. Mais je crois que je ne dois pas balancer entre un avantage momentané et une place que rien ne peut m'enlever. Au reste les occasions font le larron, j'attends, les circonstances me décideront.

J'ai été interrompu trois fois dans le courant de ce méchant petit bout de lettre, on vient encore je peste.

Je vous embrasse ainsi que papa<ref>François Jean Charles [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref>.

Votre fils Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]

Chirurgien interne et prévôt d'anatomie en l'hospice d'humanité.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après le livre des ''Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1<sup>er</sup>'' ''volume'', p. 141-142
{{Lettre 
      |id=1794-09 
      |sous-titre=Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) 
      |signataires=Duméril (André Marie Constant) 
      |destinataires=Duval (Rosalie – épouse Duméril)  
      |date de rédaction=17 juin 1794 
      |personnes citées=Duméril (François Jean Charles);Lapostolle (Alexandre Ferdinand Léonce);Duméril (Jean Charles Antoine dit Duméril);Platel (Mme – épouse Thillaye) 
      |lieux cités=Rouen;Amiens 
      }}