Voir la source de Lundi 5 et mardi 6 juin 1876

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__NOTOC__

<span class="letter-subtitle">Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris)</span>

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Lundi Soir 5 juin 76

Merci, ma grosse Marie, pour ta bonne [[Vendredi 2 juin 1876|lettre]], &amp; remercie ta sœur<ref>Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref> chérie pour celle que je viens de lire tantôt. Deux bonnes missives qui viennent me dire que l’on est heureuses à [[Nogent-le-Rotrou et Launay (L’Aunay d’en-Bas)|Launay]] ce que je crois facilement. En effet il y a bien des souvenirs là-bas comme ici. Je vis avec ceux qui me sont laissés ici &amp; n’aurais pas aimé aller rechercher ceux de là-bas.

Je pensais vous écrire encore une fois à [[Nogent-le-Rotrou et Launay (L’Aunay d’en-Bas)|Launay]] pend<sup>ant</sup> votre séjour, mais cela ne m’a pas été possible. Le jour que vous quittiez Paris pour le Perche, j’allais à [[Mulhouse|Mulh]][[Mulhouse|<u><sup>ouse</sup></u>]] où j’avais rendez-vous avec M. [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Girault]]<ref>Léon [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Girault]].</ref>, oncle des Paul<ref>Paul [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Nicolas]] et son épouse Stéphanie Duval, beaux-parents de Jean François [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Laroze]].</ref>, pour prendre M. [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Laroze]] qui désirait passer quelques jours avec moi à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|V]][[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|<u><sup>ieux</sup></u>]][[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|-Th]][[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|<u><sup>ann</sup></u>]]. Mais le pauvre malade <s>est</s> a si peu de tête qu’il est imprudent de le laisser seul &amp; c’est lui qui a pris tout mon temps. Ce que le malheureux s’est égaré dans la maison est imaginable, toujours à la recherche de sa chambre. à toutes les heures du jour &amp; de la nuit.<br />
Un jour à 4<sup>h</sup> du matin G<sup>eorges</sup> D.<ref>Georges [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> l’entend dans les chambres de M<sup>me</sup> [[Zaepffel, Edgar (1823-1911) et sa famille|Zaepffel]]<ref>Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], épouse d’Edgar [[Zaepffel, Edgar (1823-1911) et sa famille|Zaepffel]] et sœur de Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref> au-dessus de lui. Se lève, le conduit jusqu’à sa chambre où il ne se recon<sup>n</sup>ait plus &amp; prétend que ce n’est pas là qu’il reste, force est de le conduire par toute la maison pour lui prouver que c’est bien là qu’il doit rester. Le contredire c’est le mettre en colère, &amp; c’est la patience qu’il faut user &amp; abuser.<br />
Dix fois Thérèse<ref>Thérèse [[Neeff, Melchior (né en 1823) et les apparentés|Neeff]], [[Les employé-e-s de maison|employée]] par Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref> l’a cherché sur la terrasse pour le reconduire à sa chambre, où il demandait aller. Tu comprends quelle fatigue pour toute la maison &amp; pour moi-même. Vendredi j’avais encore la visite de M. [[Vincent, Charles (1817-1899)|Vincent]]<ref>Charles [[Vincent, Charles (1817-1899)|Vincent]].</ref> qui cause beaucoup &amp; vers la fin du repas est-ce que M. [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Laroze]] ne lui dit pas qu’il cause bien, mais que lui trouve qu’il cause beaucoup trop &amp; ferait mieux de se taire. Comprends-tu mon embarras &amp; celui de nous tous.<br />
Je n’ai pas pu le reprendre &amp; dire que M. [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Laroze]] était malade, qu’il ne fallait pas faire attention à son dire. Aussi avons eu un moment pénible, jusqu’à ce qu’après le repas j’ai pu excuser le pauvre malade.<br />
Enfin Samedi il m’a dit qu’il désirait rentrer à Ribauvillé, tu comprends que je n’ai pas cherché à le retenir &amp; com<sup>m</sup>e il était de toute impossibilité de le laisser aller seul j’ai dû sacrifier mon Dimanche (d’hier) &amp; l’accompagner auprès de l’Oncle [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Girault]] où j’ai passé ma journée. N<sup>ous</sup> avons quitté la maison dès 6<sup>h</sup> matin pour ne rentrer que par le dernier à 10<sup>h</sup> soir. Pauvre femme que Pauline [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Laroze]] &amp; je me demande ce qu’elle va faire, car enfin ce malade ne peut plus rester bien longtemps à Ribauvillé &amp; cependant il n’est pas possible de le mettre dans une maison de santé. &amp; moins encore ne peut-elle le garder à la maison car il a des moments où il n’est pas com<sup>m</sup>ode à manier. Il a des moments où il n’a souvenir de rien, d’autres où il se rend parfaitement compte de sa position.<br />
Tu vois que pendant que vous aviez raison de profiter de votre séjour à [[Nogent-le-Rotrou et Launay (L’Aunay d’en-Bas)|Launay]], je ne m’amusais pas avec mon pauvre hôte. C’est une bien lourde charge pour ce M. [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Girault]] qui n’est plus jeune, car il a 75 ans, &amp; cependant il s’y prête de bien bonne grâce.

Je viens d’avoir la visite de Mess<sup>ieurs</sup>[[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]] d’ici &amp; de Lauwe<ref>Louis [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]] et son frère Léonce [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]].</ref> qui sont venus m’annoncer le mariage de M. <u>Jules</u> [[André, Jacques (1799-1850), son épouse Marie Barbe Bontemps et leurs proches|André]].<br />
Ce jeune troubadour est auprès de sa Mamsel<ref>Mademoiselle [[Stehelin, Edouard (1836-1927) et sa famille|Buisson]].</ref> à Gisors. &amp; Mad<sup>ame</sup> [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]] Louis<ref>Joséphine [[André, Jacques (1799-1850), son épouse Marie Barbe Bontemps et leurs proches|André]], épouse de Louis [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]].</ref> est à Paris composer la corbeille de noce. L’heureuse fiancée est la sœur de Mad<sup>ame</sup> Emile [[Stehelin, Edouard (1836-1927) et sa famille|Stehelin]]<ref>Marie Thérèse [[Stehelin, Edouard (1836-1927) et sa famille|Buisson]], épouse d’Emile [[Stehelin, Edouard (1836-1927) et sa famille|Stehelin]].</ref> qui est établie à Gisors, les parents<ref>Jean Amboise [[Stehelin, Edouard (1836-1927) et sa famille|Buisson]] et Clothilde Sidonie Caret.</ref> habitent Marseille mais la D<sup>emoislle</sup> se trouve avec sa sœur où auront lieu les noces le 27 de ce mois.<br />
C’est com<sup>m</sup>e tu vois au triple galop que la chose se conduit. M<sup>me</sup> [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]] doit rentrer demain, mais l’heureux Jules restera auprès de sa Donzelle qu’on dit très bien com<sup>m</sup>e instruction &amp; éducation. quelle chute ! &amp; que dira [[Minery, Jean Baptiste (né en 1813) et ses proches|Minery]] ?<br />
Voilà la g<sup>rande</sup> nouvelle du pays, personne ne veut y croire &amp; les com<sup>m</sup>entaires suivent leurs cours com<sup>m</sup>e tu penses.

En rentrant du [[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|Moulin]] avec [[Nicolas, Paul, dit « M. Paul » (1809-1889) et ses proches|Laroze]] Samedi j’ai rencontré vos deux amies Mar<sup>ie</sup> &amp; Hél<sup>ène</sup><ref>Marie et Hélène [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]].</ref> qui sortaient de l’église, elles m’ont dit que leur frère Ch<sup>arles</sup> était aussi souffrant, comme l’avait été Hélène, mais ce n’est pas grave.

Il paraît que Louis<ref>Louis Jules [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]].</ref> est ici en ce moment. Les Dames [[Scheurer-Kestner, Auguste (1833-1899) et la famille Scheurer|Scheurer]] K.<ref>Céline [[Kestner, Charles (1803-1870) et sa famille|Kestner]], épouse d’Auguste [[Scheurer-Kestner, Auguste (1833-1899) et la famille Scheurer|Scheurer]] et ses filles Jeanne et Suzanne [[Scheurer-Kestner, Auguste (1833-1899) et la famille Scheurer|Scheurer-Kestner]].</ref> avec le sénateur<ref>Auguste [[Scheurer-Kestner, Auguste (1833-1899) et la famille Scheurer|Scheurer-Kestner]].</ref> sont ici en ce moment, c’est l’Oncle G<sup>eorges</sup><ref>Georges [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]].</ref> qui m’a porté cette nouvelle, ayant rencontré ces Dames <u>couchées</u> dans leur voiture &amp; M. le Sénateur fumant son brûle-gueule au Casino. ce qu’il ne veut pas admettre d’un sénateur. Ce bon oncle oublie que nous sortons du suffrage universel.

Je m’aperçois que je deviens mauvaise langue &amp; je m’arrête un peu tard. ma lettre vous trouvera à votre retour pour vous dire que je vous aime bien &amp; pense souvent à mes grandes chéries que je verrai bientôt. tout à vous.<br />
ChsMff     (à demain la fin)

les [[Henriet, Louis Alexandre (1814-1895) et sa famille|<u>H</u>]][[Henriet, Louis Alexandre (1814-1895) et sa famille|enriet]]<ref>Louis Alexandre [[Henriet, Louis Alexandre (1814-1895) et sa famille|Henriet]] et sa famille.</ref> sont à [[Wattwiller (les bains)|Watt]][[Wattwiller (les bains)|<u><sup>willer</sup></u>]]. [[Vogt, Ignace (vers 1825-après 1891)|Vogt]]<ref>Ignace [[Vogt, Ignace (vers 1825-après 1891)|Vogt]], [[Les employé-e-s de maison|cocher]] de Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref> les a conduits Samedi dernier, mais pour ces D<sup>emoislles</sup><ref>Gabrielle et Jeanne [[Henriet, Louis Alexandre (1814-1895) et sa famille|Henriet]].</ref> elles préfèrent la ville. M<sup>me</sup> [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]] n’ira pas la mer, l’on parle de Gérardmer. M<sup>me</sup> [[Deguerre, Antoine Albert (1849-1917) et ses descendants|Deguerre]]<ref>Marie [[André, Jacques (1799-1850), son épouse Marie Barbe Bontemps et leurs proches|André]], épouse d’Antoine Albert [[Deguerre, Antoine Albert (1849-1917) et ses descendants|Deguerre]].</ref> rentre elle est en Savoie en ce moment.

La mère de Thérèse<ref>Joséphine Fricker, épouse de François [[Neeff, Melchior (né en 1823) et les apparentés|Neeff]].</ref> ne va pas, je ne sais trop si elle se remettra &amp; si elle devait disparaître ma [[Les employé-e-s de maison|bonne]]<ref>Thérèse [[Neeff, Melchior (né en 1823) et les apparentés|Neeff]].</ref> sera très probablement forcée de rentrer chez elle ; ce qui serait bien contrariant pour moi. C’est pour le coup qu’il me faudra une intendante &amp; comment faire ? car je ne saurai faire la ménagère !

Mardi. temps très chaud, très sec, l’on com<sup>m</sup>ence à faucher, ce qui est une assez longue besogne chez nous com<sup>m</sup>e tu sais. Rien de particulier du reste. Embrasse Oncle tante<ref>Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]] et son  épouse Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref> &amp; sœur.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original
{{Lettre 
      |id=1876-046 
      |sous-titre=Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris) 
      |signataires=Mertzdorff (Charles) 
      |destinataires=Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville) 
      |date de rédaction=6 juin 1876 
      |personnes citées=Milne-Edwards (Alphonse);Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards);Mertzdorff (Emilie – épouse Leclerc épouse Zaepffel);Kestner (Céline – épouse Scheurer);Heuchel (Georges);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Henriet (famille);Henriet (Louis Alexandre);Henriet (Jeanne – épouse Baudry);Berger (Marie – épouse Rich);Berger (Louis);Scheurer-Kestner (Auguste);Scheurer-Kestner (Jeanne – épouse Pellet);Duméril (Georges);André (Joséphine – épouse Berger);Berger (Léonce);André (Jules);Berger (Hélène – épouse Poinsot);Scheurer-Kestner (Suzanne – épouse Gobron);Berger (Louis Jules);Minery (M.);Henriet (Gabrielle);Vincent (Charles);Neeff (Thérèse);Berger (Charles);Vogt (Ignace);Fricker (Joséphine – épouse Neeff);André (Marie – épouse Deguerre);Buisson (Mlle);Buisson (Marie Thérèse – épouse Stehelin);Buisson (Jean Amboise);Caret (Clothilde Sidonie – épouse Buisson);Girault (Léon);Laroze (Jean François);Nicolas (Paul);Nicolas (Pauline – épouse Laroze);Duval (Stéphanie – épouse Nicolas) 
      |lieux cités=Paris;Vieux-Thann 
      }}