Voir la source de Lundi 20 et mardi 21 juillet 1868

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<span class="letter-subtitle">Lettre d’Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)</span>


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Villers-sur-mer 20 Juillet 68

Lundi matin 7 h

A toi, mon cher Ami, mon premier bonjour, ma grande Mie<sup><ref>Marie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> est prête et en attendant le reste de la petite bande je te dirai que tout le monde a très bien dormi et se dispose à bien jouer sur la plage comme les jours précédents. Le temps est toujours splendide, nous sommes vraiment favorisées de nous trouver au bord de la mer par une saison comme celle-ci.

Le seul événement de notre Dimanche est la visite d’un Monsieur qui faisait beaucoup de bruit au pied de notre chalet, la voix nous a attirées à la fenêtre et c’était nous avons reconnu notre cousin Paul [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]]<sup><ref>Paul Louis [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]] (1821-1908).</ref></sup> qui venait à la hâte nous faire une petite visite, il nous apportait une charmante lettre de ma tante<sup><ref>Eléonore Pauline Lebret du Désert, veuve de Guy Jean Baptiste [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]] et mère de Paul Louis.</ref></sup> qui répète encore combien elle a été contente de t’avoir chez elle. Je te quitte p<sup>our</sup> habiller petit Jean<sup><ref>Jean [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]].</ref></sup>.

Mardi 1<sup>h</sup>. Bonnes nouvelles encore à te donner ce matin de ta petite colonie de Villers ; les mines se brunissent toujours de plus en plus, le dernier bain est toujours le meilleur et j’espère que nous serons contents de notre séjour au bord de la mer. Les enfants<sup><ref>Outre le petit Jean [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]], Marie et Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> ont une mine si fraîche et mangent de si bon appétit que cela doit leur faire du bien. La mer est calme comme un lac, le ciel bleu et les voiles des bateaux de pêche se dessinent en blanc à l’horizon, c’est magnifique… Jean crie comme un petit enragé, ce n’est pas une belle musique… mais c’est une excellente leçon p<sup>our</sup> les enfants, aussi nos fillettes sont parfaitement sages, l’une lit, l’autre fait de la tapisserie ; et ce matin sur la plage on a déjà travaillé. La mer battait dans son plein à 11 h aussi ces jours-ci prend-on les bains avant le déjeuner ce qui est toujours le meilleur. Demain je ne ferai pas nager Marie, elle est un peu courbaturée des reins, je pense que ce sont les efforts p<sup>our</sup> tâcher de nager, mais elle aime ses bains à la folie et patauge en vrai garçon à marée basse.

Je pense bien à toi mon pauvre ami, ton arrivée à la maison aura été si triste car c’est la première fois que tu n’as pas trouvé ta pauvre mère t’attendant<sup><ref>Marie Anne [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]], veuve de Pierre [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]] et mère de Charles est décédée le 20 février 1868.</ref></sup> ; aussi j’attends avec impatience une lettre de [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]] me disant comment tu vas et comment tu as trouvé toutes choses. [[Samedi 18 juillet 1868|Ta bonne lettre de Samedi soir]] m’a fait bien plaisir. Maman<sup><ref>Jeanne [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]], épouse de Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup> a été bien contente que tu sois resté à Paris. Nous avons eu, ce matin, une lettre d’Alphonse<sup><ref>Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]], époux d’Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]] et beau-frère d’Eugénie.</ref></sup> nous disant que ces Mes<sup>sieurs</sup> t’avaient reconduit au ch<sup>emin</sup> de fer.

J’ai eu une bonne lettre de bonne-maman [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]<sup><ref>Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], épouse de Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup>. Leurs pauvres amis Sauvel sont bien malheureux. On menace encore Jean d’un 5<sup>e</sup> fouet ! Oh ce sera un gr<sup>and</sup> homme car il est persévérant dans ses idées ! il ne veut pas dormir…

Notre villa est très bien habitée. De bonnes familles, nos voisines du dessous sont les moins séduisantes. Deux grosses dames qui se couchent dans le sable pour prendre leur bain, et qui, dans cette position, rappèlent tout à fait certaine œuvre de la création que je ne veux pas nommer par respect p<sup>our</sup> l’espèce.

Nous tâcherons d’aller à [[Château de Bourguignolles (Calvados)|Bourgui<sup>gnolles</sup>]] avant l’époque à laquelle nous pouvons avoir l’espoir de voir nos chers maris<sup><ref>Eugénie est à Villers-sur-mer avec sa sœur Aglaé.</ref></sup>.

Notre ménage marche parfaitement, nous ne pouvons pas être mieux, tout ce que nous achetons est excellent et nous sommes bien mieux qu’à l’hôtel.

Adieu, mon cher Charles, je t’embrasse bien fort, les enfants en font autant. Je voudrais pouvoir prendre un peu de ta fatigue, je vois tant de choses que tu vas avoir à faire. Ecris-moi souvent, je me tourmente toujours quand je n’ai pas près de moi l’un de vous trois, enfin il faut être raisonnable.

Ta petite femme qui t’aime

Eug<sup>énie</sup> [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]]

Mille bons souvenirs à oncle et tante Georges<sup><ref>Georges [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]] et son épouse Elisabeth [[Schirmer, Elisabeth (1806-1884), épouse de Georges Heuchel, et sa famille|Schirmer]].</ref></sup> et aux grands-parents [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]<sup><ref>Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et son épouse Félicité.</ref></sup>.

Aglaé te fait dire mille choses gracieuses.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original.
{{Lettre 
      |id=1868-07 
      |sous-titre=Lettre d’Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) 
      |signataires=Desnoyers (Eugénie – épouse Mertzdorff) 
      |destinataires=Mertzdorff (Charles) 
      |date de rédaction=21 juillet 1868 
      |personnes citées=Duméril (Louis Daniel Constant);Duméril (Félicité – épouse Duméril);Target (Jeanne – épouse Desnoyers);Milne-Edwards (Alphonse);Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards);Target (Paul Louis);Heuchel (Georges);Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Schirmer (Elisabeth – épouse Heuchel);Heuchel (Marie Anne – épouse Mertzdorff);Dumas (Jean);Lebret du Désert (Eléonore Pauline – épouse Target);Sauvel (M.);Sauvel (Mme) 
      |lieux cités=Vieux-Thann;Villers-sur-mer 
      }}