Voir la source de Lundi 15 et mardi 16 février 1864

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<span class="letter-subtitle">Lettre de Félicité Duméril (Morschwiller) à Eugénie Desnoyers, future épouse de son gendre veuf (Paris)</span>
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15 février 1864

Il y a bien longtemps, ma chère enfant que je ne suis venue te trouver par lettre et cependant il ne se passe guère de moments où ma pensée ne soit vivement occupée de toi et de ton cher et si bon entourage. Le temps échappe sans cesse et je ne fais pas tout ce que je voudrais, ainsi j'aurais dû certainement venir te dire de suite combien la mort de l'excellente amie<sup><ref>Louise Elisabeth Morizot, veuve de Léonard [[Boulez, Léonard (1782-1847) et son épouse Louise Elisabeth Morizot (1799-1864)|Boulez]].</ref></sup> que vous venez de perdre me fait de peine, mais au reste tu sais si bien ce que j'éprouve pour tout ce qui vous concerne que je n'ai pas besoin de t'en parler. Hélas ! Madame [[Boulez, Léonard (1782-1847) et son épouse Louise Elisabeth Morizot (1799-1864)|Boulez]] est allée retrouver son bon mari et notre bien aimée<sup><ref>La fille de Félicité, Caroline [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], épouse de Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], est décédée en 1862.</ref></sup> ! Il y a huit jours que je n'ai vu nos chères petites<sup><ref>Marie (Miky) et Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], filles de Charles et Caroline, habitent à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]] ; leur grands-parents [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] vivent à [[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|Morschwiller]], où se trouve la « fabrique » de Charles.</ref></sup> et il me semble qu'il y a un temps énorme que je les ai quittées, il faut absolument que j'aille demain à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux Thann]]. Notre bon Charles<sup><ref>Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], veuf, qui doit épouser Eugénie [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], revient d’un voyage à Paris.</ref></sup> est revenu tout heureux de son voyage, tu sais ce qu'il éprouve pour toi, aussi ne t'en parlerai-je pas, mais je te dirai que c'est avec des mots profondément sentis qu'il exprime aussi le bonheur que lui ont fait éprouver les paroles que lui a adressées ta bonne mère<sup><ref>Jeanne [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]], épouse de Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup>, il met aussi un grand prix à son affection, à celle de ton bon père, et cela se comprend si parfaitement.

Que te dirai-je des chères petites ? elles sont charmantes l'une et l'autre. Je surprends par moments à Miky des mouvements de notre bien aimée. Cette chère enfant comprend ce qui l'attend à Paris et dit qu'elle ne te quittera pas un instant, en effet en elle tu trouveras déjà une petite amie, je suis souvent étonnée de la justesse de ses réflexions ainsi elle me disait dernièrement : Peut-être que ma petite marraine<sup><ref>Eugénie [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup> nous conduira aux bains de mer parce que Emilie est souvent pâle depuis qu'elle a été malade et peut-être que les bains de mer lui feraient beaucoup de bien. Il faut ma chère enfant que je te copie un passage de la dernière lettre de notre bonne amie Mme [[Fröhlich, André (1794-1871) et sa famille|Fröhlich]]<sup><ref>Eléonore [[Cumont, Jean Baptiste (1750-1848) et ses descendants|Vasseur]] épouse d’André [[Fröhlich, André (1794-1871) et sa famille|Fröhlich]].</ref></sup>.

:''L'union prochaine qui se prépare, me dit-elle, vous mettra à tous du baume au cœur par la ressemblance de qualités entre M<sup>lle</sup> Eugénie et notre chère Caroline. Les chères petites vont être entourées de soins tendres, affectueux, donnés par la jeunesse, car ne nous le dissimulons pas il faut à l'enfance de la gaîté naturelle, et toi, ma chère Félicité, tu n'as que la gaîté d'un cœur qui s'oublie pour les autres. Aujourd'hui jour de la Purification, j'ai prié pour la nouvelle mère des enfants de notre chère Caroline. ''

(Du 16) A l'instant arrive notre bon Charles qui vient voir la fabrique, je retournerai avec lui à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux Thann]] et reviendrai ici demain soir. Léon<sup><ref>Léon [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], fils de Félicité.</ref></sup> me prendra à la gare de Dornach en revenant de [[Mulhouse|Mulhouse]] car le Mercredi est le jour de la bourse. Madame [[Zaepffel, Edgar (1823-1911) et sa famille|Zaepffel]]<sup><ref>Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], épouse d’Edgar [[Zaepffel, Edgar (1823-1911) et sa famille|Zaepffel]] et sœur de Charles.</ref></sup> est attendue demain et passera une huitaine de jours à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux Thann]], nous nous abstiendrons de paraître pendant ce temps afin de ne pas déranger ces dames<sup><ref>Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]]-[[Zaepffel, Edgar (1823-1911) et sa famille|Zaepffel]] et sa mère Marie Anne [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]], veuve de Pierre [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup>. Adieu ma bien chère enfant nous t'embrassons autant que nous t'aimons ainsi que tous les tiens qui sont les nôtres aussi.

F. [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]

Tu trouveras ci-joint la lettre de notre chère Madame [[Rainbeaux, Emile (1804-1861), son épouse Cécilia Sévelle et leurs descendants|Rainbeaux]]<sup><ref>Cécilia Sévelle, veuve d’Emile [[Rainbeaux, Emile (1804-1861), son épouse Cécilia Sévelle et leurs descendants|Rainbeaux]].</ref></sup> que tu me rendras plus tard.

Charles est charmé de connaître ton beau-frère M. Alphonse<sup><ref>Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]], époux d’Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], la sœur d’Eugénie.</ref></sup>.

Ma bonne amie Madame [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]]<sup><ref>Elisabeth [[Schirmer, Elisabeth (1806-1884), épouse de Georges Heuchel, et sa famille|Schirmer]] épouse de Georges [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]].</ref></sup> m'a bien chargée de te dire lorsque je t'écrirais combien elle t'aime déjà d'avance.

Nous recevons souvent de bonnes lettres de Paris<sup><ref>Eugénie [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], la sœur de Félicité, son époux Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et leur fille Adèle, habitent à Paris, au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Jardin des plantes]], comme les [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup>. Chacun apprécie dans ma famille ta valeur et ton mérite ma chère enfant.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original.
{{Lettre 
      |id=1864-05 
      |sous-titre=Lettre de Félicité Duméril (Morschwiller) à Eugénie Desnoyers, future épouse de son gendre veuf (Paris) 
      |signataires=Duméril (Félicité – épouse Duméril) 
      |destinataires=Desnoyers (Eugénie – épouse Mertzdorff) 
      |date de rédaction=16 février 1864 
      |personnes citées=Duméril (Léon);Duméril (famille);Vasseur (Eléonore – épouse Fröhlich);Desnoyers (Jules);Target (Jeanne – épouse Desnoyers);Milne-Edwards (Alphonse);Mertzdorff (Charles);Duméril (Caroline – épouse Mertzdorff);Mertzdorff (Emilie – épouse Leclerc épouse Zaepffel);Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Schirmer (Elisabeth – épouse Heuchel);Heuchel (Marie Anne – épouse Mertzdorff);Sévelle (Cécilia – épouse Rainbeaux);Boulez (Léonard);Morizot (Louise Elisabeth – épouse Boulez) 
      |lieux cités=Paris;Morschwiller 
      }}