Voir la source de Duméril, André Marie Constant (1774-1860)


[[Fichier:Portrait Duméril AMC-Wiki.jpg|vignette|Portrait d'André Marie Constant Duméril d'après Nicolas Eustache Maurin (1798-1850) [© Wikipedia]]]
La personnalité d’André Marie Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], médecin et naturaliste, membre de l’[[Académie de médecine|Académie de médecine]] et de l’[[Institut national, Académie des sciences|Académie des sciences]], est au cœur de la correspondance proposée sur ce site, dans la première moitié du XIX<sup>e</sup> siècle. En complément des éléments biographiques présentés à propos de son père François Jean Charles [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et de la famille [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], sont mentionnées ici les étapes de la carrière du savant, les activités et le cadre de vie dont l’évocation rend plus pertinente la lecture de la correspondance familiale.

Tout jeune encore, âgé de 25 ans, André Marie Constant Duméril écrit à son père : « Il faut avouer que le sort m'est fort favorable. Me voilà maintenant marquant un peu dans les sciences. Qu'il y a loin de cette place [il vient d’être nommé chef des travaux anatomiques à l'[[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Ecole de Médecine]] de Paris] avec celle que j'ai été occuper à Rouen. La Révolution qui a été si funeste à tant de gens m'a été fort utile. Jamais sous l'ancien régime je ne serais arrivé à mon âge au point où j'en suis. » (lettre du [[Jeudi 1er août 1799, 14 thermidor an VII|1]][[Jeudi 1er août 1799, 14 thermidor an VII|er]] [[Jeudi 1er août 1799, 14 thermidor an VII|août 1799]]-14 thermidor an VII). La carrière d’André Marie Constant Duméril donne en effet une image positive de la « démocratisation » du savoir – et du pouvoir – telle qu’on l’entendait à l’époque : l’institution d’une hiérarchie intellectuelle démocratique par la production d’une élite.

Selon ses contemporains, Duméril a manifestée très tôt son goût pour les sciences naturelles. Aux dires de Pierre [[Flourens, Pierre (1794-1867) et son fils Gustave|Flourens]] (élève de [[De Candolle, Torras et Varnier (familles)|Augustin Pyramus de Candolle]] et proche de [[Lamarck, Jean Baptiste de Monet de (1744-1829)|Lamarck]] et [[Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille|Geoffroy Saint-Hilaire]]) : « Ses premières courses, ses premiers ébats eurent pour objet de recueillir des insectes. Curieux et pétulant, plus pressé du besoin de communiquer que de celui de réfléchir, il enrôlait ses petits compagnons pour leur faire subir une sorte d’enseignement… ». Contraint par la médiocrité de sa fortune, le savant en herbe est envoyé à Rouen (en 1791, il n’a que 17 ans) chez M. [[Thillaye (famille)|Thillaye]], un droguiste fort instruit dans les sciences naturelles. Il se consacre avec ardeur à l’étude de la botanique et de la médecine, tout en nouant des relations « utiles » pour son avenir. Il se lie en particulier avec des membres de l’[[Académie de Rouen, Société d’émulation de Rouen|Académie de Rouen]] – et son départ pour Paris ne rompt pas les liens intellectuels. André Marie Constant Duméril se trouve désigné par le district de sa ville natale, Amiens, comme « élève de la patrie » pour intégrer l’[[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Ecole de santé]] qui vient d’être créée par [[Fourcroy, Antoine François (1755-1809)|Fourcroy]] à Paris. C’est ainsi qu’il arrive dans la capitale le 25 janvier 1795. Il obtient après une année d’étude la place de prosecteur. Conforté par ce succès, il se présente pour les fonctions de chef de travaux anatomiques à l’Ecole pratique. Il a pour concurrent [[Dupuytren, Guillaume (1777-1835)|Dupuytren]] et l’emporte. Il devient membre de la [[Société Philomathique de Paris|Société Philomathique de Paris]] (1795). Il noue avec [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] des liens d’amitié et l’assiste dans la rédaction de ses travaux. En 1801, il est nommé professeur d’anatomie à la [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Faculté de médecine]]. Il y professe successivement la pathologie et la physiologie. En 1803 André Marie Constant Duméril passe sa thèse de doctorat en médecine devant [[Chaussier, François (1746-1828)|Chaussier]] sur les moyens de perfectionner et d’étendre l’art de l’anatomiste (imprimée par Didot jeune en 1812). Il semble que son père soit venu à Paris à cette occasion.

Dès lors, il « collectionne » les nominations comme membre correspondant ou associé à quantité de sociétés savantes. Ainsi, tout en restant membre de la [[Académie de Rouen, Société d’émulation de Rouen|Société d’émulation de Rouen]] (il est inscrit comme membre non résidant), il rejoint en l’an X la société d’émulation de la ville d’Amiens (le 23 germinal), la société de médecine pratique de Montpellier (le 1<sup>er</sup> prairial) et la société départementale des sciences et arts de Mayence (le 30 prairial). Plus tard il intègre la société linéenne d’émulation de Bordeaux, celle du Calvados, la société royale des Sciences, Belles Lettres et Arts d’Orléans. En 1811, la société de physique et d’histoire naturelle de Genève (fondée en 1786) le reçoit comme membre honoraire. En 1818, c’est au tour de la société médicale de la Nouvelle-Orléans, ou encore celle de Lyon en 1857.

Après un premier projet de mariage qui échoue en 1801, André Marie Constant Duméril épouse Alphonsine [[Delaroche, Daniel (1743-1812), son épouse Marie Castanet, leurs enfants Michel, Alphonsine et Etienne François, et leurs proches|Delaroche]] et se trouve ainsi allié avec une famille genevoise et aisée, entretenant des relations serrées avec des négociants, des industriels et des banquiers.

Comme les savants de son époque, André Marie Constant Duméril voyage beaucoup. Il est officiellement désigné, en compagnie de [[Desgenettes, René Nicolas Dufriche (1762-1837)|Desgenettes]], pour observer des épidémies, dans la région de Pithiviers et d’Orléans en 1802, puis en l’Espagne en 1805. De 1811 à 1818, il sillonne les routes de France, d’Auxerre à Nantes, d’Angers à Cherbourg, ou encore d’Amiens à Châlons-sur-Marne, pour présider les [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|jurys de médecine]]. Ces déplacements multiples sont l’occasion d’échanges scientifiques (observations et envois de spécimens ou de collections) et parfois de détours pour visiter la famille (ses parents à Amiens, ses cousins [[Pontas-Duméril, Jean Louis François (1753-1826) et sa famille|Pontas-Duméril]] à Valognes, son beau-frère Michel [[Delaroche, Daniel (1743-1812), son épouse Marie Castanet, leurs enfants Michel, Alphonsine et Etienne François, et leurs proches|Delaroche]] à Nantes) ou des amis ([[Bretonneau, Pierre (1778-1862) et ses proches|Bretonneau]] à Chenonceaux).

A la mort de son beau-père (Daniel [[Delaroche, Daniel (1743-1812), son épouse Marie Castanet, leurs enfants Michel, Alphonsine et Etienne François, et leurs proches|Delaroche]]) puis de son beau-frère (François [[Delaroche, Daniel (1743-1812), son épouse Marie Castanet, leurs enfants Michel, Alphonsine et Etienne François, et leurs proches|Delaroche]]), il se retrouve à partir de 1813 en charge de leur clientèle composée de riches familles genevoises installées à Paris. Il est nommé médecin à l’hôpital du faubourg Saint-Martin dit [[Paris : Maison de santé|Maison de Santé]]. Il cumule cette charge, qui l’occupe au point de le faire renoncer aux tournées de jury en 1819, avec ses activités d’enseignement. Il est élu membre de l’[[Institut national, Académie des sciences|Académie des sciences]] en 1816, en remplacement de [[Tenon, Jacques René (1724-1816)|Tenon]]. Il succède à [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] comme professeur d’histoire naturelle à l’[[Écoles centrales et lycées|Ecole centrale]] du Panthéon et, en 1825, il est nommé professeur de l’histoire naturelle des reptiles et des poissons au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Jardin du Roi]] en remplacement de [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]] dont il a été suppléant depuis 1803. Le 20 décembre 1820, le roi crée l’[[Académie de médecine|Académie royale de médecine]] et le 27 décembre et nomme Duméril membre titulaire de cette académie. Le 2 février 1823 dans le cadre de la nouvelle organisation de la [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|faculté de médecine]], Duméril est appelé par permutation à la chaire de physiologie à cette faculté abandonnant la chaire de pathologie interne, place qu’il occupe jusqu’en 1830. Il publie un volume de considérations générales sur la classe des insectes avec soixante planches et rédige tous les articles d’entomologie du ''Dictionnaire des sciences naturelles'' en cinquante volumes publié de 1821 à 1830.

Il abandonne progressivement sa clientèle privée, puis cesse ses fonctions de professeur de faculté. Lors de l’épidémie de choléra qui ravage la capitale, il se dévoue avec énergie et reçoit une médaille d’argent en 1850. En 1856, à 83 ans, il donne sa démission de professeur au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]] et sollicite de ses collègues le titre de professeur honoraire. Son nom et son buste sont gravés sur le fronton de la Grande galerie du [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]] de Paris. Son fils Auguste lui succède dans la chaire au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]].

Actif jusqu’à la fin de sa vie, il saisit diverses occasions pour visiter l’Angleterre (en 1844), des membres de sa famille éloignée (Charleville) ou proche comme sa petite-fille Caroline qui vient d’épouser Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], industriel alsacien (à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]]), faisant alors quelques excursions jusqu’en Suisse.

André Marie Constant Duméril est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

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<u>Discours prononcés sur la tombe de Duméril et publiés</u> :

[[1860 - Discours prononcé au nom de la Faculté de Médecine de Paris, le 16 août 1860, sur la tombe de M. Duméril, l’un des professeurs de cette faculté par M. le professeur Cruveilhier|Discours]] de Jean [[Cruveilhier, Jean (1791-1874)|Cruveilhier]]

[[1860 - Discours de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, membre de l’Académie, directeur du Muséum d’histoire naturelle, au nom du Muséum|Discours]] d’Isidore [[Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille|Geoffroy Saint-Hilaire]]

[[1860 - Paroles prononcées le 16 août 1860 par M. le Docteur Laboulbène sur la tombe de M. Duméril|Discours]] d’Alexandre [[Laboulbène, Alexandre (1825-1898)|Laboulbène]]

[[1860 - Discours de M. Henri Milne Edwards, vice président de l’Académie, prononcé aux funérailles de M. Duméril, le jeudi 16 août 1860.|Discours]] d’Henri [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]]

[[1860 – Discours prononcé le 16 août 1860 au nom de l’Académie impériale de médecine, par M. le professeur Piorry sur la tombe de M. Duméril|Discours]] de Pierre Adolphe [[Piorry, Pierre Adolphe (1794-1879)|Piorry]]

Discours de Rignoux

[[1860 – Discours de M. A. Valenciennes, membre de l’Académie, prononcé le 16 août 1860 sur la tombe de M. Duméril|Discours]] d’Achille [[Valenciennes, Achille (1794-1865)|Valenciennes]]

Sa [[1860 - Notice nécrologique de Charles Dunoyer sur André Marie Constant Duméril|notice nécrologique]], rédigée par Charles [[Dunoyer, Charles (1786-1862), son épouse Clarisse Ghiselain et leurs proches|Dunoyer]], parait dans le ''Journal des débats''.

En 1861 un [[1861 - Discours prononcé dans la séance de rentrée de la Faculté de médecine de Paris, le 15 novembre 1861 par Alfred Moquin-Tandon|Discours]] est prononcé par Alfred [[Moquin-Tandon, Alfred (1804-1863)|Moquin-Tandon]] à la Faculté de médecine de Paris.

En 1863 un [[1863 - Eloge historique d’André Marie Constant Duméril par M. Pierre Flourens, secrétaire perpétuel, lu à l’Institut impérial de France, dans la séance publique du 28 décembre 1863|Eloge historique]] est lu par Pierre [[Flourens, Pierre (1794-1867) et son fils Gustave|Flourens]] à l’[[Institut national, Académie des sciences|Académie des Sciences]].

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<u>Discours funèbres prononcés par André Marie Constant Duméril</u> :

Etienne [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]], 1825

François [[Chaussier, François (1746-1828)|Chaussier]], 21 juin 1828

Louis Augustin Guillaume [[Bosc, Louis Augustin Guillaume (1759-1828)|Bosc]], 12 juillet 1828

Georges [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]], 1832

Etienne [[Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille|Geoffroy Saint-Hilaire]], 22 juin 1844

Alexandre [[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]], 9 octobre 1847

Achille [[Richard, Louis Claude Marie (1754-1821)|Richard]], 7 octobre 1852

Adrien [[Jussieu, Antoine Laurent de (1748-1836) et ses proches|Jussieu]], 1<sup>er</sup> juillet 1853

Georges Louis [[Duvernoy, Georges Louis (1777-1855)|Duvernoy]], 5 mars 1855

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[Voir la [[Dimanche 23 octobre 1814|lettre imprimée]] qu’André Marie Constant Duméril adresse aux membres de l’[[Institut national, Académie des sciences|Institut]] pour présenter sa candidature en 1814 ; l’original, avec sa transcription, du [[1816 - Rapport à l’Académie, au nom de la section, sur André Marie Constant Duméril|rapport]] sur lui présenté à l’Académie en 1816 ; et, en annexe, la liste de ses publications]

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Publications d'André Marie Constant Duméril (d'après le fichier BNF)


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