Voir la source de Dimanche 14 avril 1878 (B)

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<span class="letter-subtitle">Lettre de Félicité Duméril et son époux Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à leur petite-fille Marie Mertzdorff (Paris)</span>

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[[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]] 14 Avril 1878.

C’est demain, ma bonne petite Marie, que tu auras tes dix-neuf ans accomplis, et depuis ta naissance et celle de notre chère petite Emilie<ref>Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], sœur de Marie.</ref> vous nous avez, toutes deux, donné sans cesse des causes de bonheur soit par votre caractère, soit par la droiture de vos intentions, soit par le résultat de vos études. Votre manière d’agir a bien souvent rempli délicieusement le cœur de vos vieux parents<ref>Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et son époux Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> qui, dans les grandes épreuves de leur vie, ont compris que Dieu venait à leur aide en vous donnant pour Mentors votre excellente tante Aglaé et votre cher oncle Alphonse<ref>Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]] (« ta chère tante ») et son époux Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref> qui se sont joints à votre excellent père<ref>Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref> pour ne faire qu’un avec lui dans la direction de la parfaite éducation que vous avez reçue, éducation qui portera ses fruits à toutes les époques de votre vie et dans laquelle vos vieux parents puisent sans cesse des consolations. Continuez toutes deux mes chères enfants, à marcher dans cette bonne voie qui vous donnera toujours du calme et de la sérénité ; ne vous laissez jamais décourager, et sans avoir de présomption, que votre humilité ne soit pas excessive car les plus belles qualités poussées trop loin deviennent des défauts, c’est à toi surtout, ma petite Marie que j’adresse cette observation parce que j’ai souvent peur que tu ne te juges trop défavorablement. Remercie Dieu des dons qu’il t’a faits, que tu sauras toujours employer pour le bien mais auxquels je désire que tu joignes une certaine confiance en toi-même.

Plus nous voyons notre chère belle-fille<ref>Marie [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]], épouse de Léon [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] (« Marie [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] »).</ref> et plus nous apprécions ses aimables et solides qualités, chez elle la raison se joint à une charmante animation. Ce que nous voudrions à présent c’est que sa santé reprit des forces, elle va beaucoup au jardin depuis quelques jours avec sa petite Hélène<ref>Hélène [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> qui est bien gentille. Je ne te parle pas de Madame [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]]<ref>Marie Stéphanie [[Oberlé, Clémentine (née en 1821) et son frère Clément Fortuné (1810-1881)|Hertzog]], veuve de Xavier [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]].</ref> car je crois t’avoir déjà dit que c’est une femme remarquablement douée et qui a beaucoup de bonté de cœur.

Dans ce moment nous sommes fort occupés du projet de mariage de Georges<ref>Georges [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> avec M<sup>lle</sup> [[Lomüller, Maria (1853-1939) et ses proches|Lomüller]]<ref>Maria [[Lomüller, Maria (1853-1939) et ses proches|Lomüller]].</ref> que tu as vue l’an dernier chez Madame [[Miquey, Étienne (né en 1806) et son épouse Joséphine Fillat|Miquey]]<ref>Joséphine Fillat, épouse d’Étienne [[Miquey, Étienne (né en 1806) et son épouse Joséphine Fillat|Miquey]].</ref>. Toutes les personnes qui la connaissent en font l’éloge ; nous-mêmes nous avons été à même de l’apprécier dans un séjour qu’elle a fait à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]] chez Marie [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]. On ne sait pas encore l’époque du mariage qui n’aura probablement lieu qu’en Juillet.

Je te quitte ma bonne petite Marie pour donner la plume à ton grand-père<ref>Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> qui veut aussi t’adresser quelques lignes, mais avant de te quitter je t’embrasse comme je t’aime ainsi que notre petite Emilie, ta chère tante et ta bonne-maman [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]]<ref>Jeanne [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]], épouse de Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref>

Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]

''Que te dirais-je de plus, ma chère enfant, que ce que contient la lettre de ta bonne-maman ? mais je désire pourtant que ma plume te porte aussi ma part de souhaits pour cette vingtième année que tu vas commencer. Qu’elle fasse une heureuse suite aux dix-neuf qui l’ont précédée &amp; nous ne pourrons demander mieux''.<br />
''Prends confiance en toi-même ; tu vois combien ton père en a en toi car il te met au courant de bien des choses qui le concernent et dont tous les pères n’entretiennent pas leurs filles, même plus âgées que toi : ce n’est pas seulement par bonté qu’il le fait, mais parce qu’il sait que tu es à même de les comprendre, enfin parce qu’il a confiance en toi''.

''Nous attendons dans la semaine de Pâques ton oncle de Moulins''<ref>Charles Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et son fils Paul [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> ''&amp; Paul probablement ; ils feront connaissance de leur future belle-fille et belle-sœur car ton oncle n’avait pas remarqué M<sup>lle</sup>''[[Lomüller, Maria (1853-1939) et ses proches|<u>''Lomüller''</u>]] ''le jour du mariage. Paul lui l’avait distinguée''.

''Tout ce que je t’offre pour le jour de ta naissance, c’est un bon baiser mais tu sais qu’il vient du fin fond de mon cœur. J’en envoie un également tout pareil'' [ ]<br />
''N’oublie pas de faire nos bien cordiales amitiés à ta tante &amp; à ton'' ''Oncle ils savent combien nous les aimons''.

''C.'' [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|<u>''Duméril''</u>]]
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original
{{Lettre 
      |id=1878-036 
      |sous-titre=Lettre de Félicité Duméril et son époux Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à leur petite-fille Marie Mertzdorff (Paris) 
      |signataires=Duméril (Louis Daniel Constant);Duméril (Félicité – épouse Duméril) 
      |destinataires=Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville) 
      |date de rédaction=14 avril 1878 
      |personnes citées=Duméril (Félicité – épouse Duméril);Duméril (Charles Auguste);Target (Jeanne – épouse Desnoyers);Milne-Edwards (Alphonse);Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards);Mertzdorff (Charles);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Duméril (Georges);Duméril (Paul);Stackler (Marie – épouse Duméril);Hertzog (Marie Stéphanie – épouse Stackler);Fillat (Joséphine – épouse Miquey);Lomüller (Maria – épouse Duméril);Duméril (Hélène – épouse de Place) 
      |lieux cités=Paris;Vieux-Thann 
      }}