Voir la source de Dimanche 11 et lundi 12 mai 1873

{{Lettre/Menu_Précédente_Suivante}}
__NOTOC__

<span class="letter-subtitle">Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)</span>


[[Fichier:original de la lettre  1873-05-11 pages 1-4.jpg|border|150px|original de la lettre  1873-05-11 pages 1-4.jpg]]
[[Fichier:original de la lettre  1873-05-11 pages 2-3.jpg|border|150px|original de la lettre  1873-05-11 pages 2-3.jpg]]
----
Dimanche 11 Mai 1873<sup><ref>Lettre sur papier deuil.</ref></sup>

Bien chère Aglaé,

Quoique je ne sois pas venue de suite te trouver dès mon retour à [[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|Morschwiller]], ma pensée n’en était pas moins avec toi, avec nos chéries<sup><ref>Marie et Émilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup>, avec Charles<sup><ref>Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> et ton bon mari<sup><ref>Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref></sup>, je vous voyais tous les uns après les autres ainsi que les chers habitants du quai de Béthune<sup><ref>Quai de Béthune où habite Charles Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup>. Mon voyage s’est fait fort heureusement en compagnie de Madame [[Dollfus, Frédéric (1803-1856) et sa famille|Dollfus]]-Dettwiller<sup><ref>Catherine Dettwiller, épouse de Gaspard [[Dollfus, Frédéric (1803-1856) et sa famille|Dollfus]].</ref></sup> qui voyageait avec sa fille<sup><ref>Probablement Ida [[Dollfus, Frédéric (1803-1856) et sa famille|Dollfus]].</ref></sup> et son neveu<sup><ref>Probablement Gustave [[Dollfus, Frédéric (1803-1856) et sa famille|Dollfus]].</ref></sup>, tous trois ont été remplis d’attentions pour moi ; à mon arrivée à [[Mulhouse|Mulhouse]] j’ai trouvé mon mari<sup><ref>Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup>, nous étions heureux de nous revoir et de pouvoir parler ensemble de notre si chère famille<sup><ref>Les [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]] et les [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup> que je venais de quitter, quand je dis famille, tu sais bien que toi, M. Alphonse, tes chers parents<sup><ref>Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]] et son épouse Jeanne [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]].</ref></sup> en faites partie, si ce n’est par les liens du sang, c’est bien par les liens du cœur.

Dès mon entrée à la maison, nos jeunes [[Les employé-e-s de maison|bonnes]] sont venues à ma rencontre avec des visages heureux de me revoir, elles ont bien travaillé en mon absence, et mon mari m’a dit qu’il n’avait eu qu’à se louer de leur service. A présent que je suis loin de vous, je voudrais bien recevoir quelques lignes me disant comment vous allez tous, tu avais un peu mal à la gorge lorsque je t’ai quittée, j’espère que le beau temps qui est revenu va te faire du bien ainsi qu’à ta bonne mère<sup><ref>Jeanne [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]].</ref></sup> que j’embrasse bien fort. Si je le pouvais, je te gronderais de m’avoir envoyé tes chaussons ; avec les semelles que j’avais achetées, j’ai eu très chaud, puis nous avons eu des chaufferettes jusqu’à Belfort. (Du 12) Je reprends ma lettre ce matin, ma bien chère enfant que nous aimons tant, hier je n’ai pas pu continuer ma conversation avec toi, voulant accompagner mon mari à Lutterbach où nous avons été en nous promenant. Hier a eu lieu à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]] la première communion et je viens d’apprendre, par M. Walmer notre commis qui y était allé, un accident que j’ai toujours craint. Une jeune fille avec son cierge a mis le feu à sa compagne, heureusement qu’on a pu l’éteindre promptement, et la pauvre enfant en est quitte pour de légères brûlures au visage et aux mains. Hélas ! cette première communion rappelle celle de l’autre année, à cette époque nous étions tous heureux<sup><ref>Communion de Marie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], en 1872, avant le décès d’Eugénie [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], épouse de Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup>.

Je m’arrête, je veux comme toi me soumettre à la volonté de Dieu et m’armer de force et de courage. Les Êtres chéris qui sont au Ciel nous le commandent, nous les savons heureux, ils prient pour nous et nous sourient.

Les brochures et la lettre de M. L’abbé<sup><ref>L’abbé Victor [[Gerspach, Joséphine, née Bertsch en 1809, et ses proches|Bertsch]].</ref></sup> sont parties, j’ai eu le plaisir de remettre moi-même à sa marraine<sup><ref>Joséphine Bertsch, veuve de Joseph [[Gerspach, Joséphine, née Bertsch en 1809, et ses proches|Gerspach]].</ref></sup> celle qui lui était adressée. C’est une femme d’un certain âge dont la santé paraît bien ébranlée, elle a été heureuse de recevoir une lettre de son filleul qu’elle aime beaucoup. Cette pauvre dame m’a parlé des épreuves qu’elle a eues dans la vie, elle a perdu une fille qui n’avait pas voulu se marier afin de se consacrer entièrement à sa mère, deux autres sont religieuses. Je retournerai la voir car il m’a semblé que ma visite lui faisait plaisir ayant pu causer avec moi de l’excellent abbé dont elle était heureuse d’avoir des nouvelles.

Adieu ma bien chère Aglaé, je t’embrasse comme je t’aime ainsi que nos chéries que je suis par la pensée dans l’emploi de leurs journées. Mille amitiés de notre part à Charles, M. Alphonse et tes chers parents.

Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]

Ne m’oublie pas auprès de [[Besançon, Cécile (née vers 1830)|Cécile]]<sup><ref>[[Besançon, Cécile (née vers 1830)|Cécile]], [[Les employé-e-s de maison|bonne]] des petites [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup>.

Le petit [[Tachard, Albert (1826-1920) et sa famille|Tachard]]<sup><ref>André Pierre ou son frère Pierre Albert [[Tachard, Albert (1826-1920) et sa famille|Tachard]].</ref></sup> va un peu mieux
----
==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original
{{Lettre 
      |id=1873-26 
      |sous-titre=Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) 
      |signataires=Duméril (Félicité – épouse Duméril) 
      |destinataires=Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards) 
      |date de rédaction=12 mai 1873 
      |personnes citées=Duméril (Louis Daniel Constant);Desnoyers (Jules);Target (Jeanne – épouse Desnoyers);Milne-Edwards (Alphonse);Mertzdorff (Charles);Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Dettwiller (Catherine – épouse Dollfus);Besançon (Cécile);Dollfus (Gustave);Tachard (Pierre Albert);Dollfus (Ida – épouse Meunier);Walmer (M.);Bertsch (Victor), prêtre;Gerspach (Mlle);Bertsch (Joséphine – épouse Gerspach) 
      |lieux cités=Paris;Morschwiller 
      }}