Samedi 16 juillet 1791
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à Louis Joseph Deu de Perthes (Amiens)
N°8 (à M. D’Eu[1])
Rouen ce 16 Juillet 1791
Monsieur,
Comment répondre à la lettre amicale et remplie de conseils que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Je les suivrai, les conseils. J’en sens toute la justesse, c’est le plaisir d’obliger que vous connaissez, c’est Dieu qui vous les a dictés. Je la conserverai longtemps cette lettre précieuse, je la lirai souvent. Il est bien heureux pour des jeunes gens qui veuillent vraiment s’instruire d’avoir une personne qui les guide, et je ne pouvais mieux tomber qu’entre vos mains. Présenté chez vous, par une personne que je ne connaissais presque pas, vous m’avez accueilli, prêté des livres, fait mille honnêtetés, mais je ne suis pas un ingrat, ma reconnaissance durera autant que moi.
Je ne vous reverrai probablement pas de sitôt, vous croyez quitter Amiens, à ce que vous me marquez, avant la fin du mois d’Août. Monsieur Thillaye se propose d’y aller vers ce temps là, il avancerait même son voyage pour avoir le plaisir de vous revoir aussi. Si votre départ est tout à fait déterminé, je vous prie, en son nom, car il est à sa campagne où je vais le rejoindre demain, de nous marquer le jour, si vous le savez vous-même, car il règlera son voyage d’après votre lettre.
Que votre Demoiselle, Monsieur, n’ait aucune inquiétude, ce sera M. Thillaye lui-même qui lui portera les insectes que je lui ai destinés, ce ne sont pas des plus mal conservés. Je suis content que mes bien petites connaissances dans cette partie m’aient fourni l’occasion de lui être un tant soit peu utile.
Notre Cours de Botanique se fait bien mal ici, c’est un vrai prix de Mémoire où par malheur on dit encore que la faveur a part. Je connais bien M. Glenne fils, c’est un de mes condisciples, je suis content qu’il se livre à cette partie. Il est studieux. Je crois qu’il continuera. Vous m’avez fait un présent, Monsieur, si vous pouviez le renouveler vous me feriez plaisir. C’est un de vos tableaux de Plantes. Je ne serai peut-être jamais à portée d’en avoir ; vous pourriez le faire passer à la maison et il me parviendrait.
J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur
signé : Constant Duméril
Notes
- ↑ Louis Joseph Deu de Perthes.
Notice bibliographique
D’après le livre des lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 50-52
Pour citer cette page
« Samedi 16 juillet 1791. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à Louis Joseph Deu de Perthes (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_16_juillet_1791&oldid=41446 (accédée le 21 décembre 2024).
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