Maupré, Fare (1844-1924) et sa sœur Alix

De Une correspondance familiale

Dans une lettre du 13 avril 1880 Céline Silvestre de Sacy-Foussé précise qu’elle donnera le lendemain  « quatre cours de suite, de 1 heure à cinq heures, chez Mlles Maupré ». Ces demoiselles Maupré, Fare et Alix, dirigent un cours de jeunes filles à Paris.

Leur parents sont François (Stanislas) Maupré et Victoire Alexandrine Rousseau, mariés à Gallardon (Eure-et-Loir) en 1827. Ce couple a plusieurs enfants :

- Alexandrine Flore Luce Maupré (1830-1832)

- François Alphonse Maupré (né en 1832)

- Béatrice Noémie Maupré (1834- 1859)

- Alix Maupré (née en 1836)

- Hortense Isabelle Filomène Maupré (née en 1839)

- Alexis Victor Ovide Maupré (né en 1841)

- Fare (Marie Eugénie) Maupré (1844-1924)

- Ovide Charlemagne François Maupré (1847- 1849)

- Edgard Eugène Paul Benjamin Maupré (né en 1850).

François Stanislas Maupré, instituteur depuis 1824 et maître de pension à Gallardon, est l’auteur de plusieurs ouvrages pédagogiques : Formules d'actes applicables aux affaires les plus usuelles et manuscrites : afin d'exercer la jeunesse à lire toutes espèces d'écritures... (6e édition en 1846, 27e en 1867) ; Traité théorique et pratique des poids et mesures : rédigé sur un plan conforme à l'esprit de la loi du 4 juillet 1837... (1840) ; Nouvel alphabet français, ou Méthode pour enseigner promptement à lire aux jeunes enfants (1855). Rémi Boucher de Molandon (1805-1893) publie une notice nécrologique : M. François Maupré, archiviste du Loiret, membre de la Société historique et archéologique de l'Orléanais (1876).

A l’occasion de la mort de Fare Maupré Le Gaulois : littéraire et politique du 11 janvier 1924 publie un article de l’académicien René Doumic (1860-1937) qui résume sa carrière :

« La noble femme dont on célébrera aujourd’hui les obsèques Saint- Sulpice, au milieu d'un peuple d'anciennes élèves reconnaissantes, était une des figures les plus connues, les plus estimées et les plus aimées dans l'enseignement libre des Jeunes filles. Avec sa sœur Alix Maupré, elle fut une admirable éducatrice. C'était au lendemain de la guerre de 1870. De tous côtés on sentait le besoin d'un relèvement intellectuel et moral. Sous les auspices, avec les encouragements et les conseils de l'abbé Tenon, directeur de l’École Bossuet, Mlles Maupré fondèrent, aux portes du jardin du Luxembourg, un cours bientôt fréquenté par les meilleures familles de la rive,gauche.

Littérature, sciences, histoire, langues vivantes étaient enseignées par des professeurs de l'Université. Mlles Maupré se réservaient la direction et la surveillance. Toujours présentes, toujours prêtes à écouter maîtres, élèves, parents, elles étaient l'âme de leur cours. Très différentes l'une et l'autre, Mlle Alix de plus large allure et de plus telle humeur, Mlle Fare d'observation plus intime et de soin plus minutieux, elles se complétaient à merveille et puis elles avaient même ardeur et même dévouement à leur tâche. Des générations de Françaises ont été formées à leur école. Il y a quelques semaines seulement, celle qui vient de mourir pouvait encore assister au jubilé de l'œuvre fondée par sa sœur et par elle, touchante fête de la gratitude célébrée à la chapelle des Carmes, trop étroite pour contenir l'affluence des anciennes élèves accourues à ce pieux rendez-vous. Une œuvre  qui durera longtemps encore pour le plus grand bien des familles chrétiennes. Sous la direction de Mme Pascal Monet, nièce des fondatrices, le Cours Maupré est resté aussi prospère. Les grand-mères qui y furent élevées y conduisent leurs petites-filles. Tous et toutes forment une même famille unie dans le souvenir et dans le culte de ces deux admirables Françaises. »


Pour citer cette page

« Maupré, Fare (1844-1924) et sa sœur Alix », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Maupr%C3%A9,_Fare_(1844-1924)_et_sa_s%C5%93ur_Alix&oldid=25151 (accédée le 18 décembre 2024).

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