Lundi 4 décembre 1876 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre de Léon Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris)

original de la lettre 1876-12-04B pages 1-4.jpg original de la lettre 1876-12-04B pages 2-3.jpg


Vieux-Thann le 4 Décembre 1876

Ma chère Aglaé

C’est seulement ce matin en revenant de Mulhouse, où j’avais passé la soirée de samedi et la journée d’hier que j’ai trouvé votre si affectueuse lettre. Mademoiselle Marie[1] vous connaît déjà car vous comprenez si je lui ai de suite parlé de mes petites nièces[2] et par conséquent de leur tante. Je me permettrai de lui montrer votre lettre qui lui prouvera une fois de plus qu’on ne lui ménagera pas l’affection dans la famille où elle va entrer. Samedi je lui ai déjà communiqué la lettre que Marie avait écrite à son père[3], elle en a été fort touchée. Je ne doute pas que Marie et Emilie ne s’entendent parfaitement avec leur future tante qui est excessivement bonne et très gaie et spirituelle.

Je vous disais qu’elle aura besoin de beaucoup d’affection, car sous ce rapport elle a été gâtée jusqu’à ce jour, vivant toujours avec sa mère[4], et entourée d’amies qui lui sont très attachées. Vous ne pouvez vous faire une idée même imparfaite de la façon dont elle est appréciée à Mulhouse, aussi toutes les personnes que je rencontre me félicitent-t-elles chaudement de mon bonheur.

Madame Stackler a un fils[5] qui fait ses études de médecine à Paris, il doit passer aujourd’hui même son examen oral pour l’internat, c’est d’après tout ce que j’ai entendu dire sur son compte un charmant garçon, sa sœur a reçu du reste une lettre de lui qui le prouve bien. Je ne vous parle pas de Madame Stackler, je pense que Charles l’a déjà fait, c’est bien la plus charmante belle-mère que l’on puisse rêver.

Mercredi nous allons dîner chez Madame Stackler en famille. Charles a l’intention d’inviter ces dames à venir à Thann mais le jour n’est pas encore fixé. Je ne vous parle pas de toutes les démarches qu’il a faites avant que l’on ait pu obtenir le Oui, vous devez être au courant de tout cela.

Je vous envoie une photographie de Mademoiselle Marie, elle est infiniment mieux que cela, ce n’est pas du tout son expression, mais enfin vous aurez une idée de ses traits.

Veuillez remercier je vous prie Monsieur Alphonse[6] et agréer avec lui l’expression de ma bien vive affection. J’embrasse mes nièces comme quelqu’un qui est bien heureux.

Léon Duméril


Notes

  1. Marie Stackler.
  2. Marie et Emilie Mertzdorff.
  3. Charles Mertzdorff.
  4. Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
  5. Henri Stackler.
  6. Alphonse Milne-Edwards, époux d’Aglaé.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Lundi 4 décembre 1876 (B). Lettre de Léon Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_4_d%C3%A9cembre_1876_(B)&oldid=40552 (accédée le 21 novembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.