Voir la source de Mardi 23 janvier 1883 (A)

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<span class="letter-subtitle">Lettre dictée par Charles Auguste Duméril (Moulins) à sa sœur Eugénie Duméril, veuve d'Auguste Duméril  et à son neveu Félix Soleil (Saint-Brieuc). Lettre recopiée au XIX<sup>e</sup> siècle</span>
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''Lettre, dictée cinq jours avant sa mort par''

''Auguste Duméril''<ref>Charles Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref>'',''

''né le 1<sup>er</sup> Juin 1812, décédé le 28 Janvier 1883,''

''adressée à sa sœur, Mme V<sup>euve</sup> Aug<sup>uste</sup> [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]''.<ref>Mentions ajoutées lors de la copie.</ref>

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Moulins 23 Janvier 1883.

Ma chère Eugénie,

Paul<ref>Paul [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], fils de Charles Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> veut bien me servir d’intermédiaire près de toi, pour te donner de mes nouvelles, qui ne sont pas trop bonnes.

J’ai été souffrant, à Tonnerre<ref>Tonnerre où vit la famille [[Courtin de Torsay, Charles (1830-1909) et sa famille|Courtin de Torsay]].</ref>, dès que j’y suis arrivé, d’un catarrhe, et d’un lumbago, ce qui ne nous a pas empêchés de faire, tous ensemble, un voyage dans le pays d’Avallon, qui est extrêmement joli, et de visiter l’Abbaye de Vézelay, l’un des plus beaux monuments, style roman orné, que l’on puisse voir.

A mon retour à Moulins, j’ai trouvé l’ouvrage de M. [[Chon, François (1812-1898)|Chon]]<ref>François [[Chon, François (1812-1898)|Chon]], auteur de ''Impressions et souvenirs, 1812-1872'', ouvrage publié en 1882.</ref>, dont Auguste<ref>Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] (†), époux de la destinataire et oncle du scripteur.</ref> m’avait parlé souvent, dans sa jeunesse. Auguste, M. [[Delaroche, Daniel (1743-1812), son épouse Marie Castanet, leurs enfants Michel, Alphonsine et Etienne François, et leurs proches|Delaroche]]<ref>Henri [[Delaroche, Daniel (1743-1812), son épouse Marie Castanet, leurs enfants Michel, Alphonsine et Etienne François, et leurs proches|Delaroche]].</ref> sont mentionnés dans ce livre, et, plus loin, il y est fait mention de Th. [[Cumont, Jean Baptiste (1750-1848) et ses descendants|Vasseur]]<ref>Théophile (Léonard) [[Cumont, Jean Baptiste (1750-1848) et ses descendants|Vasseur]] ? plutôt que son père ? ou une autre personne?</ref>. J’y ai revu les noms de plusieurs de mes anciens professeurs : M.M. [[Broudéhoux, M. (actif dans la première moitié du XIXe siècle)|Broudéhoux]], [[Ansiaux, M. (actif dans la première moitié du XIXe siècle)|Ansiaux]], [[Delezenne, Charles (1776-1866)|Delezenne]]<ref>Charles [[Delezenne, Charles (1776-1866)|Delezenne.]]</ref>, et bien des familles que j’ai connues personnellement, ou dont j’ai connu les membres. Cette lecture m’a beaucoup attaché. On voit que l’auteur est un homme rempli de simplicité, de candeur et de bonté.

Depuis mon retour à Moulins, ma santé n’a été que de mal en pis. Pour comble de mésaventure, je suis tombé, le 17 Décembre, du haut d’une chaise, d’où je voulais remonter ma pendule. Le soir même, Paul et Marie<ref>Paul [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et son épouse Marie [[Mesnard, Marie (1858-1905), épouse de Paul Duméril|Mesnard]].</ref> partaient pour Versailles, mais Paul, préoccupé de ce qui était arrivé, est revenu, dès la journée du lendemain. Nous avons eu une consultation de médecins, dont un professeur à la faculté de Paris. On m’a indiqué un régime analogue à celui de M. [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]]<ref>Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref>, et cependant, on croit que, chez moi, c’est le foie, et non l’estomac, qui est malade. J’ai les jambes gonflées et le ventre ballonné, ce qui n’est pas un bon pronostic. Enfin, je suis devenu asthmatique. Il est, bien entendu, que tout ce que je mande est aussi pour Adèle et tes enfants<ref>Adèle [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], épouse de Félix [[Soleil, Félix (1839-1891) et ses proches|Soleil]] et mère de Marie, Léon, Pierre, Louise et Auguste [[Soleil, Félix (1839-1891) et ses proches|Soleil]].</ref>, à qui j’envoie, comme à toi, toutes mes tendresses.

Si tu veux venir nous voir à Moulins, tu sais le plaisir que tu nous feras. Il est aussi question d’un voyage des [[Courtin de Torsay, Charles (1830-1909) et sa famille|Torsay]]<ref>Charles [[Courtin de Torsay, Charles (1830-1909) et sa famille|Courtin de Torsay]] et sa famille.</ref> et de Georges<ref>Georges [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], époux de Maria [[Lomüller, Maria (1853-1939) et ses proches|Lomüller]].</ref>.

Je joins, à cette lettre, celle, par laquelle Mme de [[Buvat de Virguny, Georges (1844-1880) et ses proches|Virguny]]<ref>Marie Parfaite Mérope [[Cumont, Jean Baptiste (1750-1848) et ses descendants|Vatblé]], veuve de Georges [[Buvat de Virguny, Georges (1844-1880) et ses proches|Buvat de Virguny]].</ref> m’apprend, à une date, déjà très ancienne, la mort de son mari. J’ai appris aussi le décès de l’abbé [[Bernard, Charles Joseph (1806-1882) et ses proches|Bernard]]<ref>Charles Joseph [[Bernard, Charles Joseph (1806-1882) et ses proches|Bernard]].</ref>, à 76 ans, de Mme [[Bernard, Charles Joseph (1806-1882) et ses proches|Cuvelier]]<ref>Julie Louise [[Bernard, Charles Joseph (1806-1882) et ses proches|Bernard]], veuve d'Henri Albert Joseph Cuvelier.</ref>, à 74 ans. Enfin, il vient d’y avoir encore une mort, dans cette famille : la belle-fille de Louis [[Bernard, Charles Joseph (1806-1882) et ses proches|Bernard]]<ref>La belle-fille de Louis [[Bernard, Charles Joseph (1806-1882) et ses proches|Bernard]] : Marie Sophie Caroline Mottez, épouse d'Étienne [[Bernard, Charles Joseph (1806-1882) et ses proches|Bernard]].</ref>, âgée de 29 ans.

Pour ne rien omettre de ce que je sais te toucher profondément, je te dirai que je compte avoir demain la visite de notre ancien curé, dont j’ai accepté le ministère.

Je prie Félix<ref>Félix [[Soleil, Félix (1839-1891) et ses proches|Soleil]], gendre d'Eugénie [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> d’excuser le retard que j’ai apporté à le remercier de l’envoi des Heures Gothiques<ref>Félix [[Soleil, Félix (1839-1891) et ses proches|Soleil]], ''Les Heures gothiques et la littérature pieuse aux XV<sup>e</sup> et XVI<sup>e</sup> siècles'',  in-8 de 309 pages, vingt-quatre reproductions fac-similé, six dessins originaux d'Antoine Duplais Destouches, publié à Rouen par E. Augé, 1882.</ref>. C’est un ouvrage très intéressant, et je l’ai lu avec beaucoup de curiosité et de plaisir.

Lorsque, mon cher Félix, vous avez eu l’obligeance de m’envoyer des épreuves, mon intention était d’en demander un exemplaire, à l’éditeur de Rouen, mais ma sœur<ref>Eugénie [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], veuve d'Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> m’ayant fait connaître depuis, que vous aviez un voyage à faire à Lille, à ce sujet, la chose vous explique comment je me suis laissé prévenir par votre aimable envoi.

Je regrette que les garçons<ref>Léon et Pierre [[Soleil, Félix (1839-1891) et ses proches|Soleil]].</ref> n’aient pas aussi bien réussi, l’année dernière, que la précédente, dans la distribution des prix. J’espère que, cette année, les choses iront mieux : tout dépend, au surplus, de leur volonté.

Recevez, cher Félix, avec votre entourage, l’expression de ma cordiale affection.

[[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].          
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après un [[Les livres de copies|livre de copies]].
{{Lettre
|sous-titre=Lettre dictée de Charles Auguste Duméril (Moulins) à sa sœur Eugénie Duméril, veuve d'Auguste Duméril  et à son neveu Félix Soleil (Saint-Brieuc). Lettre recopiée au XIXe siècle
|signataires=Duméril (Charles Auguste)
|destinataires=Duméril (Eugénie – épouse Duméril) ; Soleil (Félix)
|date de rédaction=23 janvier 1883
|personnes citées=Duméril (Paul) ; Chon (François) ; Duméril (Auguste) ; Delaroche (Henri) ; Vasseur (Théophile Léonard) ; Mesnard (Marie – épouse Duméril) ; Mertzdorff (Charles) ; Duméril (Adèle – épouse Soleil) ; Soleil (Marie – épouse Grisard)  ; Soleil (Léon) ; Soleil (Pierre) ; Soleil (Louise) ; Soleil (Auguste) ; Courtin de Torsay (famille); Duméril (Georges) ; Bernard (Louis) ; Soleil (Félix) ; Buvat de Virguny (Georges) ; Vatblé (Marie Parfaite Mérope – épouse Buvat de Virguny) ; Delezenne (Charles) ; Bernard (Charles Joseph), prêtre ; Bernard (Julie Louise – épouse Cuvelier) ; Mottez (Marie Sophie Caroline – épouse Bernard) ; Ansiaux (M.) ; 
Broudéhoux (M.) ;
|lieux cités=Saint-Brieuc ; Moulins
}}