Voir la source de Mardi 20 et mercredi 21 mai 1873

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__NOTOC__
<span class="letter-subtitle">Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann), avec un ajout d’Émilie Mertzdorff</span>
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Mon cher Papa,

As-tu fait bon voyage<sup><ref>De Paris à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]].</ref></sup> ? n'es-tu pas trop fatigué par ton long trajet ? Nous nous avons passé une très bonne nuit, le nez d’Émilie<sup><ref>Émilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> est presque complètement guéri.

Comme nous ne sommes séparés que depuis hier soir (ce qui me paraît déjà être un siècle) je n'ai pas grand chose à te dire aussi vais-je commencer par le moment où tu nous as quittées. En remontant nous avons été dans la bibliothèque coudre jusqu'à 8<sup>h</sup> ½ puis nous sommes montées et déshabillées pendant que tante<sup><ref>Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], épouse d’Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref></sup> couchait Jean<sup><ref>Jean [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]].</ref></sup> aussi pour nous récompenser elle nous a lu un chapitre d’Édouard<sup><ref>Plusieurs titres parus autour de 1870 sont plausibles : ''Édouard et Laurent ou les suites de la bonne et de la mauvaise conduite'' ; ''Édouard de Termont ou providence et repentir'' par M<sup>me</sup> Louise de R. ; ''Édouard le petit travailleur'' par E.-P. B. ; ''Édouard et Emma ou les enfants ingrats'' par M. L. G. ; ''Édouard, ou le Jeune mousquetaire'' par Larivière, etc.</ref></sup>. Ce matin je devais aller à la messe avec tante qui devait me prendre en revenant de sa douche mais quand elle est rentrée quoique j'aie été toute prête à partir elle a trouvé que j'aurais trop froid à cause de mon rhume aussi suis-je remontée et ai-je cousu d'abord dans la chambre de tante puis dans la mienne. Enfin à 9<sup>h</sup> ½ je descendais me réconforter et je t'assure que nous avons bien ri Émilie a surmonté la gêne de son nez et a ri de tout son cœur. Ensuite nous nous sommes livrées à une partie de cache-cache jusqu'à 10 ¼ j'ai étudié mon piano puis arrangé ma chambre sur toutes les coutures pour recevoir mes amies pour faire passer le temps nous avons goûté et puis quand nous avons eu fini cette grave opération et que ce malheureux 1 heure n'arrivait pas....

Mercredi 9<sup>h</sup> Mon cher papa je t'ai quitté hier soir pour le dîner et comme j'ai fait la paresseuse ce matin je n'ai qu'un instant avant le déjeuner.

Je reprends ma journée d'hier pensant qu'elle t'intéresse. Comme 1<sup>h</sup> n'arrivait pas nous avons aidé tante à visiter son linge de la blanchisserie, enfin à 1<sup>h</sup> ½ Paule<sup><ref>Paule [[Arnould, Paule (1859-1942) et sa famille|Arnould]].</ref></sup> est arrivée. Henriette<sup><ref>Henriette [[Baudrillart, Henriette (1860-1923) et sa famille|Baudrillart]].</ref></sup> n'a pas pu venir car elle avait le mariage de son cousin, nous nous sommes de suite mises à l'ouvrage mais nous avons en même temps bien causé et bien ri. Nous avons surtout parlé du cours il paraît que c'est déjà aujourd'hui que l'on change de classe aussi nous ne nous sentons plus de joie donc à 1<sup>h</sup> ou 2<sup>h</sup> tu pourras penser que tu as non plus une 3<sup>e</sup> et une 2<sup>e</sup> mais une 2<sup>e</sup> et une 1<sup>e</sup> je ne peux pas le croire. Comme je me réjouis ! Mais je te le raconterai en détail demain.

A 3<sup>h</sup> ½ Paule est partie à notre grand regret et nous avons été dans le jardin<sup><ref>Probablement le [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Jardin des plantes]].</ref></sup> avec Jeanne<sup><ref>Jeanne [[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]].</ref></sup>

Ce matin nous allons déjeuner d'un peu meilleure heure, pour aller à la quête de Jean et de là au cours.

Adieu mon cher père je t'embrasse bien fort, mon papier ne me laisse plus assez de place p<sup>our</sup> continuer et je n'ai plus assez de temps p<sup>our</sup> recommencer une nouvelle feuille bien des amitiés à tout le monde ta petite

&lt;Marie&gt;

Hier soir tante voulait absolument écrire à bonne-maman [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]<sup><ref>Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], épouse de Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup> mais je l'en ai empêchée car elle était fatiguée. Demande à b<sup>onne</sup>-m<sup>aman</sup> si je n'ai pas bien fait.

''Mon petit père chéri mon nez va tout à fait bien je vais passer en seconde aujourd'hui. Nous t'envoyons une lettre arrivée pour toi.''  

''Adieu mon papa je t'embrasse.''
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original
{{Lettre 
      |id=1873-28 
      |sous-titre=Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann), avec un ajout d’Emilie Mertzdorff 
      |signataires=Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart) 
      |destinataires=Mertzdorff (Charles) 
      |date de rédaction=21 mai 1873 
      |personnes citées=Duméril (Félicité – épouse Duméril);Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Dumas (Jean);Brongniart (Jeanne – épouse Cornu);Baudrillart (Henriette – épouse David-Sauvageot);Arnould (Paule – épouse Duval) 
      |lieux cités=Paris;Vieux-Thann 
      }}