Voir la source de Lundi 14 et mercredi 16 août 1865

{{Lettre/Menu_Précédente_Suivante}}
__NOTOC__
<span class="letter-subtitle">Lettre de Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers et sa fille Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à leur fille et sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)</span>

[[Fichier:Original de la lettre 1865-08-14-pages1-4.jpg|border|150px|Original de la lettre 1865-08-14-pages1-4.jpg]]
[[Fichier:Original de la lettre 1865-08-14-pages2-3.jpg|border|150px|Original de la lettre 1865-08-14-pages2-3.jpg]]
----
commencée Lundi

et finie Mercredi 16

J’ai été si occupée de toi depuis le moment où je t’ai quittée, ma chère petite gla, qu’il m’est nécessaire de commencer par te dire que j’ai un besoin extrême de savoir comment tu es et d’esprit et de santé.

Notre voyage a été très bon, sans événement marqué, des compagnons de route pas gênants qui ont dormi toute la nuit, j’ai pu le constater n’ayant pas fermé l’œil.

Petite Nie va très bien, fraîche et grasse ; toute la famille<ref>Le famille [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref> nous attendait à la gare. Tu devines facilement la joie que nous avons eue à nous revoir. Tu n’étais pas étrangère à cette joie, ma chère mignonne puisque tu as contribué par tes conseils et ton activité à hâter la réunion, aussi avec quelle effusion de cœur je t’en remercie !… Crois, ma chère, que je pense bien à toi, et que tu es toujours là, quand je cause avec ta chère sœur.

''Je vole la plume à maman, ma petite Gla chérie, pour griffonner sur ce papier déjà si bien orné par notre bonne mère, quelques tendresses à la petite Tante chérie''.

''Tu devines ma joie de posséder maman et mon Julien <sup><ref>Julien [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], jeune frère d’Eugénie et Aglaé.</ref></sup>. Dans q<sup>uelques</sup> jours papa <sup><ref>Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup> sera des nôtres.''

''Tout bas, tout bas, est-ce qu’une bonne étoile ne pourrait pas vous diriger aussi de notre côté ?''…

''Nous pourrions aller flâner q<sup>uelques</sup> jours ensemble sur les bords d’un lac de Suisse ?… Tu pourrais prendre des douches ici. Enfin je me tais parce que peut-être qu’Alphonse <sup><ref>Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]], époux d’Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup> me trouverait bien exigeante s’il savait ce que j’écris car c’est à nous maintenant à aller vous rendre vos visites, mais on ne compte pas avec ceux qu’on aime.''

''Où en es-tu avec tes ennuis de… ah ! que je te comprends et que je partage. Je serai contente p<sup>our</sup> toi si…et puis après comme après, ça finit par être trop fort et si la cuis<sup>inière</sup> <sup><ref>Possiblement Marie, domestique chez les [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref></sup>… est vraiment honnête elle redeviendra bien une fois l’influence méphistophélis partie.''

''Je pourrais aussi te conter mes ennuis du même ordre mais ils sont moins forts que les tiens quoique je sois à la veille de changer de cuisinière ; mon allemande est malade et j’ai en ce moment la Catherine de Cernay que tu connais ; c’est du provisoire et puis Marie''<ref>Marie [[Martin, Marie (née vers 1833)|Martin]], [[Employé-e-s de maison|femme de chambre]].</ref> ''qui se laisse prendre au filet du Dieu amour.''

''Hier avait lieu le banquet pompiers (voir les détails, lettre de maman à papa), mais ce que maman ne dira pas c’est ma préoccupation pendant la messe (en partant j’avais constaté que mes jambons laissaient à désirer) et la vue de ces bonnes figures de pompiers ou plutôt de leur estomac me troublait et tous mes jambons dansaient devant moi en maigre et Julien prétend que les autres les voyaient en gras !''

''Nous allons nous reposer aujourd’hui ; nous sommes tous un peu fatigués.''

''Les enfants <sup><ref>Marie (Mimi) et Émilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup>te réclament toujours. Je ne peux pas te dire la fête que Mimi fait à Julien. Elle ne cesse de rire et de causer avec lui.''

''Adieu, ma gla chérie, je t’embrasse fort fort comme j’aimerais tant le faire et te charge p<sup>our</sup> Alph<sup>onse</sup> de mille bonnes amitiés de la part de Ch<sup>arles</sup> <sup><ref>Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], époux d’Eugénie [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup> et de nous, c’est que tu sauras que nous l’aimons beaucoup''

''Sœur amie''

''Eug''.

Cette coquine ! elle a pris toute la place, mais elle l’a si bien remplie que je n’en suis pas jalouse, n’importe de quel côté te vient l’expression de l’amitié, c’est &lt;la même&gt;, ainsi, ma chère mignonne je me bornerai à t’embrasser de tout cœur à condition que tu me laisses aussi embrasser mon cher Alphonse.

Mère amie, J [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]]

Veux-tu acheter chez &lt;de la Maison&gt; cour batave<ref>La Cour Batave est une boutique de lingerie près de la Porte Saint-Denis.</ref> deux chemises de nuit pour Julien et me les envoyer par papa, toutes blanchies.
----
==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original.
{{Lettre 
      |id=1865-33 
      |sous-titre=Lettre de Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers et sa fille Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à leur fille et sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) 
      |signataires=Desnoyers (Eugénie – épouse Mertzdorff);Target (Jeanne – épouse Desnoyers) 
      |destinataires=Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards) 
      |date de rédaction=16 août 1865 
      |personnes citées=Desnoyers (Julien);Desnoyers (Jules);Target (Jeanne – épouse Desnoyers);Milne-Edwards (Alphonse);Mertzdorff (Charles);Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Desnoyers (Eugénie – épouse Mertzdorff);Martin (Marie);? (Catherine), domestique chez les Mertzdorff;? (Marie), domestique chez les Milne-Edwards 
      |lieux cités=Paris;Vieux-Thann 
      }}