Voir la source de Lundi 10 et mardi 11 août 1868

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__NOTOC__
<span class="letter-subtitle">Lettre d’Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)</span>

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Villers-sur-mer

Lundi soir

11<sup>h</sup>

Mon cher Charles,

Nous avons eu notre monde comme je te l’écrivais ce matin. Victorine<sup><ref>Victorine Duvergier de Hauranne, épouse de Paul Louis [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]].</ref></sup> a été très gentille ; elle comprend que je n’attende pas sa fille<sup><ref>Cécile [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]].</ref></sup> et que je rentre te trouver le plus tôt possible. Les [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Lafisse]]<sup><ref>Constance [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Prévost]] et son époux Claude Louis Lafisse.</ref></sup> restent avec nous jusqu’à demain soir. Nous avons dîné dehors au grand contentement des enfants, c’était très bien ; chacun paraissait content, on m’a beaucoup parlé de toi. Nous sommes allés dans la journée au Casino. Nos fillettes<sup><ref>Émilie et Marie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> ont eu le plaisir contemplatif, Émilie regardant tellement qu’elle oubliait de jouer et de manger. Elles dorment tout enfarinées car le gr<sup>and</sup> soleil a encore fait pousser q<sup>uelques</sup> boutons mais ce n’est rien et je suis très contente de la saison de bains.

Merci de ta bonne lettre reçue ce soir, puisque tu approuves notre programme il restera tel que je te l’ai tracé. Jeudi midi départ de [[Trouville|Trouville]], et Mardi soir départ de Paris pour [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]]. Va sois sûr que je n’ai pas plus envie que toi de prolonger mon absence ; p<sup>our</sup> nos fillettes, c’est suffisant, et je crois qu’Aglaé<sup><ref>Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], épouse d’Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref></sup> rentrera le 15, elle ne peut pas trouver de logement. Alph<sup>onse</sup> compte toujours nous venir en Alsace. Je te remercie de t’occuper de maman<sup><ref>Jeanne [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]], épouse de Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup>, elle nous a écrit qu’elle allait mieux et partait samedi p<sup>our</sup> [[Montmorency|Montmorency]].

Je suis contente que tu prennes tes bains et douches. Ne néglige pas, te voilà bien matinal dès 6<sup>h</sup> en bas, quel bon exemple. P<sup>our</sup> le retour je ne pourrai pas avoir de wagon p<sup>our</sup> nous seules, n’ayant que 4 places. Si M. [[Ruot, Henri (né en 1831)|Ruot]]<ref>Henri [[Ruot, Henri (né en 1831)|Ruot]].</ref> était à Paris, je le chargerais peut-être de voir si, sans le promettre (un wagon), on pourrait cependant nous faire passer de façon à être installées quand les voyageurs montent, il y aurait toujours plus de chance de n’avoir personne ou 2 seulement de façon à pouvoir encore coucher les enfants, ou bien prendre un coupé mais je ne pourrais pas garder [[Besançon, Cécile (née vers 1830)|Cécile]]<sup><ref>[[Besançon, Cécile (née vers 1830)|Cécile]], bonne des petites [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> avec nous. Écris-moi ce que tu penses ?

Je voudrais bien que tu me répondes aussi au sujet de ce que je t’ai écrit pour la [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|salle d’asile]] ? Où ça en est-il.

Adieu, mon chéri, ménage tes yeux, dors bien et pense à ta petite femme qui t’aime tant.

EM

<u>Mardi 10</u><u><sup>h</sup></u>. Encore un bon petit bonjour ce matin.

Mon cher ami,

Tu as déjà pris ton bain et certainement fait beaucoup d’autres choses, moi je n’ai rien fait du tout, il pleut, je ne sais pas si nous pourrons faire notre promenade, le ciel et la mer ont la même teinte grise. Il faisait si chaud cette nuit que j’ai fait toutes sortes de mauvais rêves, les uns se noyaient, les autres ne revenaient pas, enfin, ce matin au gr<sup>and</sup> jour, tout le monde va bien.

Quel malheur p<sup>our</sup> ton Italien<sup><ref>Pierre [[Trentini, Pierre (1842-1868) et sa famille|Trentini]], maçon victime d’un accident du travail.</ref></sup>.

Adieu, mon Charles, soigne-toi bien et pense toujours à nous. fillettes et maman t’embrassent bien fort.

ta Nie

Alph<sup>onse</sup> pêche la crevette avec un parapluie. Marie et Émilie jouent avec petit Jean<sup><ref>Jean [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]].</ref></sup> qu’elles ont dressé à leurs jeux. Ecris-moi si tu vois q<sup>uelque</sup> chose à faire à Paris p<sup>our</sup> moi.

J’écris à bonne-maman [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]<sup><ref>Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], épouse de Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup>.

De bonnes amitiés autour de toi.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original.
{{Lettre 
      |id=1868-39 
      |sous-titre=Lettre d’Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) 
      |signataires=Desnoyers (Eugénie – épouse Mertzdorff) 
      |destinataires=Mertzdorff (Charles) 
      |date de rédaction=11 août 1868 
      |personnes citées=Duméril (Félicité – épouse Duméril);Target (Jeanne – épouse Desnoyers);Milne-Edwards (Alphonse);Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards);Prévost (Constance – épouse Lafisse);Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Dumas (Jean);Besançon (Cécile);Duvergier de Hauranne (Victorine – épouse Target);Ruot (Henri);Trentini (Pierre);Lafisse (Claude Louis);Target (Cécile – épouse Festugière) 
      |lieux cités=Vieux-Thann;Villers-sur-mer 
      }}