Voir la source de Jeudi 1er février 1883

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<span class="letter-subtitle">Lettre de Marcel de Fréville (Vieux-Thann) à son épouse Marie Mertzdorff (Paris)</span>


[[Fichier:Fs1883-02-01-pages1-4-Marcel.jpg|150x150px]]         [[Fichier:Fs1883-02-01-pages2-3-Marcel.jpg|151x151px]]
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Ma bien chère Marie

J’avais fait collection en voyage de quelques incidents comiques, mais je pense que tu aimeras mieux qu’au lieu de te les raconter, j’aborde de suite la question qui t’intéresse le plus. Je viens de passer 2 heures avec ton bon père<ref>Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref>, 1 heure avant le déjeuner, 1 heure après ; nous avons causé de toi, de Jeanne et de Robert<ref>Jeanne (« Jeannot ») et Robert de [[Fréville, Marcel de (1851-1912) et sa famille|Fréville]] (les « chers petits enfants »).</ref> ; tu sais combien on pense à vous ici ; ton père était bien heureux de pouvoir me questionner sur tout ce qui l’intéresse, je l’ai bien embrassé de ta part ; il mêle à sa conversation des phrases bien tristes, dans le genre de celles qu’il t’a confiées l’automne dernier ; mais d’ailleurs il est parfaitement calme, a un très remarquable courage et une sérénité qui ne peut venir que de sentiments chrétiens, et d’une belle conscience. Je ne peux te dissimuler que je le trouve bien maigri et bien changé depuis les 3 mois que je ne l’avais vu ; le haut de sa figure est bien le même et le teint n’est pas mauvais ; mais le bas de la figure n’est plus le même qu’autrefois ; de profil c’est à peine si on s’aperçoit d’un changement ; il n’en est pas [ainsi], q<sup>uand</sup> on le regarde de face. Il va manger q<sup>uelques</sup> unes des huîtres que je lui ai apportées ; elles le tentent assez; il en a déjà mangé ce matin, elles lui ont fait plaisir et ont bien passé.

Je viens de déjeuner avec Émilie<ref>Émilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], sœur de Marie.</ref> qui a une mine superbe et qui est tout heureuse de ne plus être seule en tête à tête avec Cécile<ref>Cécile [[Besançon, Cécile (née vers 1830)|Besançon]], sa [[Employé-e-s de maison|bonne]].</ref>, nous avons causé du [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|jardin]] et de la [[Paris : le pavillon de la rue Cassette|rue Cassette]], quant à l’aff<sup>aire</sup> Fr.<ref>Damas [[Froissart, Damas (1852-1923), ses proches et sa famille|Froissart]], pressenti pour épouser Émilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], officier.</ref> naturellement je ne lui en ai rien dit. Mais j’en ai <s>dit</s> touché q<sup>uelques</sup> mots à ton papa, qui en est très occupé, et qui paraît satisfait du peu que je lui ai dit. Il m’a demandé <s>s'il</s> si M. Fr. donnerait sa démission ; et il paraîtrait plutôt pencher de ce côté ; je lui ai dit que je ne savais rien sur ce point particulier.

Adieu, ma chère Marie je te quitte pour retourner auprès de B<sup>on</sup>-papa & B<sup>onne</sup>-mam<sup>an</sup><ref>Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et son épouse Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> et de T<sup>ante</sup> Marie<ref>Marie [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]], épouse de Léon [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> qui viennent d’arriver, au moment où je commençais à t’écrire. Ne t’effraie pas trop de ma lettre ; car c’est une 1<sup>ère</sup> impression, qui se modifiera peut-être un peu ; demain je ne te récris pas car je compte partir le soir, pour être à la maison Samedi matin, sauf contre-avis, et pourvu toutefois que je ne manque pas à Belfort la connexion des 2 trains.

Je t’embrasse ma chère femme bien-aimée, j’embrasse nos chers petits enfants, de tout cœur ; explique à Jeannot que je la charge de te prendre à grands bras toi et Robert et de déposer pour moi sur vos joues de bons gros baisers.

Ton mari

M de F

Jeudi 2h <s>31 Janv<sup>ier</sup></s>  [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|V<sup>ieux</sup>-Thann]] 1<sup>er</sup> février 83

1<sup>er</sup> note [     ] assez fréquemment.

2<sup>e</sup> note, Ton père vient de manger avec plaisir une ½ douz<sup>aine</sup> d’huîtres, accompagnée d’un peu de madère
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original.
{{Lettre
|sous-titre=Lettre de Marcel de Fréville (Vieux-Thann) à son épouse Marie Mertzdorff (Paris)
|signataires=Fréville (Marcel de) ;
|destinataires=Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville)
|date de rédaction=1 février 1883
|personnes citées=Mertzdorff (Charles) ; Fréville (Jeanne de – épouse du Cauzé de Nazelle) ; Fréville (Robert de) ; Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart) ; Besançon (Cécile) ; Froissart (Damas) ; Duméril (Louis Daniel Constant) ; Duméril (Félicité – épouse Duméril) ; Stackler (Marie – épouse Duméril) ;
|lieux cités=Paris ; Vieux-Thann
}}