Dimanche 5 mars 1815

De Une correspondance familiale


Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son ami Pierre Bretonneau (Tours)


5 mars 1815

C’est moi, mon cher ami, qui réponds à la lettre pleine d’intérêt que vous avez écrite à ma femme[1] et qui nous a donné un nouveau témoignage de votre amitié, dont nous n’avions pas besoin de nouvelles preuves. Je me suis chargé de vous répondre pour vous prouver que je suis tout à fait bien. Vous avez su, je suppose, par Guersant, l’accident que j’ai éprouvé ; car il ne vous a peut-être pas dit que le sang que j’ai rendu à diverses reprises était tout à fait pur, sans mélange ni de mucus, ni d’air. Je le sentais sortir, pour ainsi dire, et une petite toux en opérait le rejet. Les saignées, la diète, le repos, le silence, ont opéré ma guérison complète au quatrième jour. La saignée m’avait heureusement débarrassé de ma toux nerveuse, dont je n’ai pas eu un seul accès depuis. Mon pouls, qui était naturellement à quatre-vingt-quatre, est tombé à soixante, et maintenant, depuis que j’ai repris de la nourriture, il n’est remonté qu’à soixante-douze. C’est le soir du mardi gras, au moment où j’allais me mettre au lit, après avoir eu assez de fatigues physiques dans la journée, que le premier crachement de sang a eu lieu. J’ai cependant dormi toute la nuit.

L’heure me presse ; je suis obligé, ayant été dérangé, de finir en vous embrassant.

Votre ami.


Notes

  1. Alphonsine Delaroche.

Notice bibliographique

D’après Triaire, Paul, Bretonneau et ses correspondants, Paris, Félix Alcan, 1892, volume I, p. 268. Cet ouvrage est numérisé par la Bibliothèque inter-universitaire de médecine (Paris)

Pour citer cette page

« Dimanche 5 mars 1815. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son ami Pierre Bretonneau (Tours) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_5_mars_1815&oldid=42735 (accédée le 10 mai 2024).

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